mardi 11 septembre 2018

LES SUPPORTERS DU RED STAR NE LÂCHENT PAS BAUER !

L'équipe première étant exilée à Beauvais, une grande partie des supporters du Red Star continuent leur combat pour la rénovation du stade Bauer cinq divisions plus bas. Le temps d'un match, les fans se sont retrouvés pour la première rencontre de la réserve à Bauer.

La lutte se poursuit pour les supporters du Red Star. Comme il y a trois ans, l'équipe première se retrouve délocalisée au stade Pierre-Brisson de Beauvais, et comme il y a trois ans les groupes de supporters audoniens boycottent. Pour le Collectif Red Star Bauer et les Red Star Fans, le stade Bauer fait partie intégrante du club et il est inconcevable de voir l'un sans l'autre. Stade centenaire, chargé d'histoire, Bauer est un symbole que les supporters du Red Star veulent voir perdurer. C'est pourquoi, un appel a été lancé à tous les fans de l'Etoile Rouge pour venir assister au match de la réserve face à l'Olympique Adamois, ce dimanche, et "continuer de faire vivre le stade".

Un après-midi à Bauer, entre festivités et soutien à Clément Méric !

Répondant à l'appel général, quelques centaines de supporters se sont donc réunis en début d'après-midi devant le local des Red Star Fans. Dans une ambiance conviviale et festive, les fans étaient invités à prendre part à un barbecue, puis à soutenir pendant 90 minutes l'équipe B qui était opposée à l'Olympique Adamois pour le compte de la deuxième journée de Régional 2. Sur le papier, le match n'avait rien de très attrayant. Le championnat de R2 correspond, en effet, à la septième division du football français... Mais là n'était pas l'important. Durant toute la durée de la rencontre, les chants n'ont pas cessé.

Barbecue et buvette
Tantôt pour militer pour la rénovation du stade Bauer, tantôt pour soutenir l'équipe, ou pour la mémoire de Clément Méric. Jeune activiste antifasciste et supporter du Red Star, Clément Méric avait trouvé la mort il y a cinq ans à la suite d'une altercation avec des skinheads d'extrême droite. Le procès des trois nationalistes impliqués dans la rixe se tenant actuellement à la Cour d'assises de Paris, les fans audoniens ont rappelé "qu'ils ne pardonneront jamais". Une banderole sur laquelle on pouvait lire "Ne pas baisser les yeux face à l'extrême droite, Clément présent" a également été exhibée.

Malgré la courte défaite la mobilisation se poursuit

En ce qui concerne le match, la réserve du Red Star était opposée à une solide équipe de l'Isle-Adam. Très compacte au milieu de terrain et composé de joueurs aux grands gabarits, l'Olympique Adamois a rapidement mis en difficulté les Audoniens. Une barre transversale et un but refusé ont fait office d'avertissement, avant que l'attaquant Val-d'Oisien, Djimé Diallo, n'ouvre le score sur pénalty (0-1, 22'). Piqués au vif, les joueurs de l'Étoile Rouge égalisent dans la foulée par l'intermédiaire de Cazenave (1-1, 26'). L'occasion pour le Kop de laisser éclater sa joie et de craquer quelques fumigènes en toute liberté... ah les plaisirs des divisions inférieures !

Ouverture du score de Dillo
No fumi, no party !
Outre de légers problèmes de flocage et un but - inratable - manqué par le N°9 audonien, le score ne bouge plus jusqu'à la pause. Au retour des vestiaires, le jeu baisse légèrement d'intensité mais ce sont les Redstarmen qui contrôlent le ballon. D'ailleurs, les occasions franches sont à mettre à l'actif des hommes de Sébastien Robert. Ce nom doit sûrement parler aux suiveurs de l'équipe audonienne. En effet, lors de la saison 2014-15, c'est sous les ordres de Sébastien Robert que le Red Star a retrouvé la Ligue 2, 16 ans après son précédent passage. Remplacé à l'issu de la saison par Rui Almeida, il a ensuite pris les reines de la réserve.

En fin de rencontre, tandis que le Red Star poussait pour s'imposer, l'attaquant Djimé Diallo profite d'un contre pour inscrire un nouveau but et donner la victoire sur le fil à l'Olympique Adamois (1-2, 89'). Une légère déception se fait sentir dans les tribunes, mais pour les supporters, la finalité de cet après-midi n'était pas forcément le résultat. L'important était de montrer la capacité de mobilisation des supporters pour leur stade et de continuer à faire vivre la lutte pour Bauer.

Le public salue les 22 acteurs

mardi 4 septembre 2018

PARIS FC, LA SAISON DE LA CONFIRMATION ?

Le mercato a plié boutique ce vendredi, ce qui signifie que les forces en présences des différents clubs franciliens sont maintenant connus. Aujourd'hui présentation d'une équipe du Paris FC ambitieuse, bien que très largement remaniée.

On entend souvent que pour un promu, la seconde saison s'avère être plus délicate à négocier que celle qui suit l'accession à l'échelon supérieur. On peut expliquer cet adage de plusieurs manières (euphorie de la montée, dynamique de groupe, joueurs conditionnés à jouer le maintien...), mais ce qui est certain c'est que cela se vérifie très souvent. D'ailleurs, le cas d'un voisin francilien peut être pris à titre d'exemple, le Red Star. Lors de la saison 2015-16, le club de Saint-Ouen avait fait son retour en Ligue 2 de manière remarquée et remarquable, en terminant cinquième, à un point de l'accession en première division. Amputé de ses principaux talents à l'intersaison, l'Étoile Rouge avait vécu un second exercice cauchemardesque, ponctué d'une 19ème place, loin derrière le premier non-relégable, Auxerre. Cette année le Paris FC se trouve dans une situation similaire à celle vécue par son rival audonien il y a deux saisons. Auteur d'une fabuleuse saison qui les a vu lutter jusqu'à la fin pour le podium, le PFC va devoir confirmer avec comme ligne de mire le maintien. En effet, le club de la capitale a perdu gros durant le mercato estival. Des piliers qui soutenaient le Paris FC la saison dernière, il ne reste plus grand monde. Fabien Mercadal, Malik Tchokounté et Hervé Lybohy ont été happé par les sirènes de la Ligue 1, tandis que Thomas Delaine s'est expatrié chez LE favoris à la remontée, Metz.

Le Stade Malherbe de Caen, le nouvel eldorado ?

Mécha Bazdarevic (Yahoo.com)
Le premier à avoir quitté le navire parisien n'est autre que l'entraîneur, Fabien Mercadal. En seulement un an, le Provençal a su façonner une équipe compétitive avec des joueurs initialement disposés à évoluer en National. En effet, le Paris FC avait été repêché dans les derniers instants en Ligue 2 suite à la relégation administrative de Bastia. Mercadal a donc brillé par sa capacité à tirer le maximum de son effectif. Et cela n'a pas échappé à plusieurs formations huppées, telles qu'Amiens, Troyes, Lens ou encore Caen. Fabien Mercadal s'est finalement envolé vers Caen, emmenant dans ses valises un autre Parisien, Malik Tchokounté. Meilleur buteur du Paris FC avec 12 réalisations, l'attaquant était également essentiel par sa capacité à faire jouer ses coéquipiers, à être un point d'appui ou encore à conserver le ballon à l'aide de son imposant gabarit. Le remplacement de Mercadal et Tchokounté n'était pas une mince affaire pour les dirigeants parisiens. En ce qui concerne le recrutement de l'entraîneur, ces derniers ont opté pour l'expérimenté Mécha Bazdarevic. Avec plus de 200 matchs au compteur en France, l'entraîneur bosniaque sait où il met les pieds. Plutôt défensif dans l'âme, « Bazda » aura l'objectif de maintenir son équipe et pourquoi pas de réaliser la surprise d'une promotion en Ligue 1 comme cela avait été le cas avec Istres et Grenobles. En ce qui concerne le secteur offensif, le numéro 9 recruté par le Paris FC se nomme Yannick Mamilonne. Prêté par Amiens, l'attaquant guadeloupéen a tout de suite été installé à la pointe de l'attaque parisienne. Un peu moins physique et collectif que Tchokounté, l'ex-Orléannais de 26 ans est également plus sujet aux coups d'éclat. À l'image de ses deux beaux buts inscrits depuis son arrivée dans la capitale face à Brest et Nancy.


Une équipe très largement remaniée

Thomas Delaine (leparisien.com)
Le grand chambardement était à tous les étages pour le Paris FC. Des onze titulaires de la saison passée, seuls cinq sont toujours présents : l'inamovible Demarconnay dans les buts, Bong en défense central, Akichi au milieu de terrain et Lalaina et Saint-Louis en attaque. Avec plus de la moitié des titulaires transférés, Bazdarevic repart de zéro. Même son milieu de terrain, qui avait gardé une certaine stabilité par rapport à la saison passée, a été amputé du talentueux Redouane Kerrouche dans les derniers instants du mercato. Également orphelin de son capitaine, Hervé Lybohy, très tôt dans le mercato, le Paris FC a pu anticiper et recruter Ousmane Kanté pour combler le manque. Très solide lors de ses premières prestations parisiennes, le défenseur central aura fort à faire pour faire oublier le roc Lybohy. Recruté à Bézier, la venue de Kanté est dans la droite ligne du réseau PFC-Béziers mis en place depuis quelques années. Cela a permis les arrivées de Yohou ou Akichi dans la capitale et le départ de Sidibé dans l'Hérault. Auteur de 33 matchs de Ligue 2 la saison dernière, le latéral droit Guinéen a été remplacé par le Suisse, Vincent Rüfli, qui évoluait à Dijon la saison passée. Autre latéral qui a fait parler de lui durant ce mercato : Thomas Delaine. Assurément le joueur parisien le plus en vu la saison dernière, Delaine a été courtisé tout au long de l'été. Âgé de 26 ans et révélation de la saison passée, le latéral gauche parisien a reçu plusieurs offre d'écuries de L1 sans que la transaction n'aboutisse. Ce feuilleton a tenu en haleine tous les supporters du PFC qui ont longtemps espéré garder Thomas Delaine. Mais le dossier s'est finalement débloqué dans les derniers jours du mercato avec le FC Metz, grand favoris du championnat de Ligue 2. Inquiets d'un achat irréfléchi de dernières minutes pour le poste d'arrière gauche, les supporters parisiens ont vu débarqué un jeune joueur de l'OGC Nice, Romain Perraud. Âgé de 20 ans et prêté sans option d'achat, le latéral est considéré comme un joueur extrêmement prometteur. Il a notamment déjà disputé une rencontre de Ligue 1 et deux de Ligue Europa.

L'attraction Pitroipa

Pitroipa et "Bazda" (Paris FC)
La tête de gondole du mercato parisien n'est autre que Jonathan Pitroipa. Arrivé dans la capitale début août, l'ailier de 32 ans tentera d'apporter son expérience du haut niveau à une équipe plutôt jeune. Passé par Hambourg ou encore le Stade Rennais, l'international burkinabé a notamment remporté le titre de meilleur joueur de la Coupe d’Afrique des nations 2013. Promis à un avenir européen, Jonathan Pitroipa s'est finalement exilé aux Émirats arabes unis à l'été 2014. Quelque peu sorti des radars, son arrivé au Paris FC signe son retour sur le devant de la scène. Véritable feu follet durant ces jeunes années, le natif de Ouagadougou aura la tâche de servir dans les meilleurs conditions Yannick Mamilonne ou Azevedo, autre recrue parisienne en provenance de République Tchèque. Extrêmement attendu par le coach Bazdarevic mais à court de forme physique, Pitroipa a fait son retour sur les terrains vendredi face à Troyes (2-0).

La composition d'équipe probable

lundi 3 septembre 2018

ENTRE "OBJECTIF MAINTIEN" ET EXIL, PRÉSENTATION DU RED STAR 2018-19

Le mercato a plié boutique ce vendredi, ce qui signifie que les forces en présences des différents clubs franciliens sont maintenant connus. Aujourd'hui focus sur le Red Star version 2018-19.

Nicolas Douchez (Le Parisien)
Aussi vite relégué, aussitôt remonté. Le Red Star n'a pas traîné en route pour revenir au sein du giron professionnel. Douze mois après sa relégation en troisième division en mai 2017, l'objectif audoniens a été remplie avec brio. Champion de National devant Béziers et Grenoble, le Red Star est de retour en Ligue 2. Emmené par un effectif plutôt jeune (23 ans de moyenne d'âge lors du dernier match face à Lyon-Duchère), le Red Star risquait de pêcher par manque d'expérience dans son objectif de course au maintien. En effet, beaucoup de Redstarmen n'avaient jamais goûté au parfum du monde professionnel à l'image de Baradji, Ferreira, Sy ou encore Lapoussin. Le recrutement a donc été ciblé sur des joueurs expérimentés, pouvant encadrer la prometteuse jeunesse audonienne. La venue du gardien Nicolas Douchez en est le parfait exemple. Le portier de 38 ans comptabilise plus de 300 matchs professionnels avec le Paris-SG, Rennes, Toulouse ou encore Lens dernièrement. Évincé du groupe lensois pour des affaires extra-sportives, Douchez n'en reste pas moins un gardien d'un excellent niveau comme le démontre son titre de meilleur gardien de Ligue 2 il y a deux saisons. Véritable taulier de vestiaire, son rôle sera également d'épauler Sébastien Rénot qui a brillamment tenu les cages audonienne la saison passée et qui a prolongé pour trois saisons. L'expérience est également incarné par la venue du latéral gauche Edson Sedou, qui était déjà passé par le Red Star et qui a pris du galon du côté d'Orléans, de Grégory Berthier qui malgré son jeune âge (22 ans) a été sacré champion de Ligue 2 avec Reims ou encore du milieu offensif Emmanuel Bourgaud. Titularisé lors des quatre premières rencontres de Ligue 2, Bourgaud est la pierre angulaire du 4-2-3-1 de Régis Brouard. L'ancien Amiénois – connu pour son but à la 96ème minute synonyme de montée en Ligue 1 – tentera de faire jouer sa technique pour servir dans de bonnes conditions les attaquants audoniens, et plus particulièrement Julio Donisa.

Julio Donisa, un futur dynamiteur de défense ?

Longtemps à la recherche d'un véritable buteur la saison dernière, le Red Star s'était finalement reposé sur Abdoulaye Sané, meilleur buteur de National 1 et grand artisan de la montée. Mais voilà, l'attaquant de 27 ans a préféré changer de navire en s'engageant avec le FC Sochaux-Montbéliard à l'inter-saison. Le Red Star se devait donc de se renforcer offensivement pour tenter de palier le manque. Au fil de l'été, c'est donc Moussa Sao, Jordan Faucher et Julio Donisa qui ont rejoint Saint-Ouen. Ce dernier semble apparaître comme le plus prometteur des trois. Élu révélation de National et auteur de 8 buts en 31 apparitions, l'ex-attaquant de Concarneau a toutes les qualités pour réussir au plus haut niveau. Buteur longiligne âgé de 24 ans, Donisa aime avaler les espaces et faire jouer sa pointe de vitesse. Régis Brouard l'a bien compris, en témoigne les premières rencontres de Ligue 2 où l'attaquant a énormément été recherché en profondeur par ses coéquipiers. Auteur d'un but depuis la reprise du championnat, Julio Donisa devra se montrer un petit peu plus incisif devant le but. Mais si il est bien servi par ses coéquipiers, avec une efficacité retrouvé, il pourrait bien être l'une des révélations de cette saison. 
 
















Un nouvel exil forcé à Beauvais qui pèsera sûrement lourd

(collectifredstarbauer.wordpress.com)
Comme lors de sa précédente promotion en Ligue 2, le Red Star est contraint de quitter son stade Bauer pour s'exiler à Beauvais, en Picardie. Atout essentiel de son retour dans le giron professionnel, le stade Bauer n'est toujours pas aux normes de la Ligue de Football Professionnel. Le dossier de rénovation du stade est toujours au point mort et les différents acteurs que sont la municipalité, le club et la région se renvoient la pierre concernant le coût de la rénovation. Soucieux de s'éloigner le moins possible de Saint-Ouen, le président Haddad était tombé d'accord avec la mairie de Colombes pour occuper le Stade Yves-du-Manoir. Mais le projet avait été retoqué par la LFP, pour un manque d'éclairage (il manquait 220 lux !), au grand désarrois des supporters de l'Etoile Rouge... En effet, ce sont eux qui sont pénalisés en premier lieu et qui vont avoir beaucoup de mal à venir encourager leur équipe cette saison. Lors de la première journée face à Niort, certains d'entre eux ont mis entre deux et trois heures pour effectuer les 80 kilomètres qui séparent Saint-Ouen du stade Pierre-Brisson ! Juste avant le début du championnat, le groupe de supporters des Red Star Fans a d'ailleurs annoncé dans un communiqué qu'il boycotterai les rencontres à domiciles. Cette délocalisation en Picardie pourrait donc s'avérer infructueuse et coûter chère sportivement. Il y a trois ans, le Red Star avait perdu l'essentiel de ses points à "domicile", ce qui lui avait coûté la promotion en Ligue 1 pour seulement un seul petit point...

La composition d'équipe probable
  

mercredi 27 juin 2018

PASTORE : CIAO L'ARTISTE...

L'histoire d'amour entre le Paris-SG et Javier Pastore est désormais consumée. Après sept saisons d'ascenseur émotionnel, El Flaco s'est engagé avec l'AS Roma hier. Entre coups de génie et blessures à répétition, hommage à l'Argentin le plus aimé du Parc des Princes.

Lundi sur les coups de 18 heures, l'avion de Javier Pastore atterri à l'aéroport Ciampino, non loin de Rome. Accueilli par plusieurs dizaines de tifosi romains, présents pour lui souhaiter la bienvenue, le milieu offensif argentin esquisse un sourire : un nouveau défi s'offre à lui. 1 400 kilomètres plus au nord, les supporters du Paris-SG ont encore du mal à y croire, mais c'est bel et bien fini. Après sept saisons marquées de coups d'éclat et de pépins physiques, Pastore quitte définitivement le PSG et rejoint l'AS Roma pour quatre saisons. Le transfert de l'Argentin, évalué à 24 millions d'euros, était pourtant inéluctable. Trop souvent blessé et inconstant, Pastore manquait de temps de jeu. Lors de sa présentation à la presse, le milieu offensif de 29 ans a évoqué sa volonté de « se sentir à nouveau important » à la Roma. Pourtant, malgré des apparitions qui se sont rarérifiées au fil des années, El Flaco reste encore aujourd'hui le principal chouchou du Parc des Princes. Personnage discret et attachant, Pastore est bien plus qu'un simple joueur, c'est un symbole pour tout amoureux du Paris-SG ou même de football tout simplement. Tout droit venu de Palerme à l'été 2011 pour 42 millions, le natif de Cordoba était la première tête de gondole du projet QSI. Il incarnait, en quelque sorte, le renouveau parisien. Dans la lignée des princes du Parc que sont Susic, Dahleb, Ginola ou encore Ronaldinho, Pastore était le premier prince de l'ère qatari.

El Flaco, l'esthète du Parc des Princes

Ce que les Parisiens retiendront de Javier Pastore n'a rien à voir avec le nombre de buts marqués, de passes décisives, ou bien de matchs joués. En effet, bien que l'Argentin soit tout de même le troisième meilleur passeur et le quinzième meilleur buteur de l'histoire du club de la capitale, les statistiques ne permettent pas de cerner ce type de joueur. Ce que les Parisiens retiendront de Pastore c'est plutôt l'esthétisme de son jeu, car Javier est un magicien du ballon.  Ce n'est pas un joueur rapide, ce n'est pas un véritable attaquant, ni même un véritable milieu de terrain, Pastore est un joueur à part. Un profil atypique qui n'existe plus de nos jours. Une sorte de numéro 10 à l'ancienne, capable de créer le danger à tout instant, d'illuminer le jeu sur une passe que lui seul peut voir, de régaler le public du Parc de coups du foulard, d'extérieurs du pied subtilement touchés, de talonnades et autres « grigris » qui font le charme du football. C'est le genre de joueur qui est capable de retourner les foules à l'image de son raid victorieux depuis le poteau de corner en quart de finale de Ligue des champions face à Chelsea (3-1) il y a quatre ans. Un but qui restera dans la mémoire de n'importe quel supporter parisien.
 


Entre déception et adulation : le paradoxe Pastore

Javier Pastore est ce que l'on pourrait appeler un génie sur courant alternatif. Capable de passer totalement à côté de ses matchs puis d'illuminer la rencontre de son pied droit. Cette dose de bonheur à l'état pur permettait à une majorité de supporters de patienter jusqu'à son prochain coup d'éclat. Le "maigrichon de Cordoba" déchainait les passions. Durant ces années parisiennes, les « Pastoristes » - une sorte de secte défendant coûte que coûte l'Argentin - ont dû faire face à des fans beaucoup plus pragmatiques. Ces derniers voyaient en Pastore un talent gâché. Car il faut tout de même s'accorder pour dire que l'ex-palermitain possède également une face beaucoup plus exaspérante. Souvent remis en cause et critiqué pour ses blessures ou son inconstance tout au long de son septennat parisien, Javier est un joueur rempli de paradoxe : tantôt nonchalant, tantôt brillantissime. La comparaison avec le cristal caractérise en tout point Pastore : aussi brillant que fragile. Ses longs mois d'absence et ses nombreuses rechutes musculaires ont souvent agacé, mais n'ont jamais réellement altéré l'amour des supporters. Génie incompris, El Flaco est un joueur romantique à l'image des Riquelme, Ronaldinho et autre Maradona. Il n'est donc pas étonnant de le voir quitter la Ville Lumière pour aller rejoindre la Ville Éternelle. Arrivederci Javier et ne l'oublie pas, comme l'entonne à chaque match le Parc des Princes à propos du PSG, "tu ne seras jamais seul car nous deux c'est pour la vie !".
 

mardi 24 avril 2018

1989 : UN SOVIÉTIQUE ET UN AMÉRICAIN SOUS LE MAILLOT AUDONIEN

Retour trente ans en arrière, à la fin de la guerre froide, où un joueur soviétique et un joueur américain se sont retrouvés réunis sous un même maillot... celui du Red Star.

Pérez et Bubnov (allezredstar.com)
En ce début de saison 1989-90, les regards des amateurs de la seconde division sont braqués sur le Red Star, fraîchement promu. Et pour cause, le club de Saint-Ouen s'est donné les moyens de ses ambitions en remaniant en profondeur son effectif à l'intersaison. Sont recrutés successivement, l'ancien stéphanois Laurent Roussey, le gardien Régis Roche, Eric Stéfanini, Pascal Pain, Daniel Léopoldès, Alain Polaniok, Boris Diecket, Philippe N'Dioro, David Fanzel, ainsi que l'ex-entraîneur de Brest, Bernard Maligorne. Mais les deux transferts qui vont faire date cet été restent bel et bien ceux du libéro soviétique Alexander Bubnov et du capitaine de la sélection américaine, Hugo Pérez. Alors que la Guerre Froide s'apprête à toucher à son terme après plus de quatre décennies de conflit, les tensions persistent entre les deux blocs. Jean-Claude Bras, ancien joueur et président de l'époque, réussit donc un coup médiatique retentissant en associant pour la première fois un joueur américain et un joueur soviétique sous le même maillot. Le message est d'autant plus fort qu'il se déroule dans un club qui a comme blason une étoile rouge, et qui cultive son enracinement à gauche. Comme souvent, le Red Star se veut rassembleur. Il symbolise en quelque sorte - à sa petite échelle - le réchauffement des rapports entre les USA et l'URSS, ainsi que les prémices du règlement imminent du conflit.

Pérez, un but et puis s'en
Le coup franc victorieux de Pérez (G. Saillant)

Dès le début de saison, pourtant, les espoirs portés par la formation audonienne font un flop. Le 30 septembre, le Red Star reçoit le leader nancéien dans ce qui pourrait s'apparenter à un choc... un choc des extrêmes. En effet, les Franciliens sont alors bons derniers de D2 et comptabilisent déjà 9 points de retard sur leur adversaire du jour. Pourtant, à la surprise générale, le Red Star fait plus que résister face aux Lorrains. En seconde période, le score est toujours de 1-1 quand les Audoniens obtiennent un coup-franc à l'entrée de la surface. Le milieu offensif américain Hugo Pérez s'élance... et dépose, de sa patte gauche, le ballon au fond des filets de Nancy. Le Red Star mène 2-1. Malheureusement, l'américain ne peut célébrer son but car il se blesse aux adducteurs sur l'action et est obligé de quitter les siens sur civière. Grâce à lui, le Red Star s'impose à la surprise générale, 2-1, face au futur vainqueur de cette édition 1989-90. Ce coup-franc face à Nancy restera comme l'unique réalisation de Pérez avec l'Etoile Rouge. En effet, il se blessera une nouvelle fois gravement en mars face à Gueugnon et ne portera plus jamais le maillot vert frappé de l'étoile rouge.

Un pionnier venu tout droit de la Mère Patrie

Bubnov à la Coupe du monde 86 (gettyimages)
En ce qui concerne Alexander Bubnov, l'ex-libéro du Spartak Moscou rallie Saint-Ouen avec un statut de star. Triple vainqueur du championnat d'URSS et sélectionné à 40 reprises sous le maillot à la faucille avec lequel il disputera le Mundial 1986, le natif de Lioubertsy est censé apporter toute son expérience du haut niveau à la formation audonienne. Défenseur rugueux, le soviétique de 33 ans est pourtant plus proche de la fin que du début. Sacha, comme le surnomme les supporters de l'Étoile Rouge, disputera 27 matchs avec le Red Star et mettra un terme à sa carrière de footballeur professionnel à la fin de la saison. Par la suite Bubnov prendra la casquette d'adjoint de Michel Rouquette, et sera l'un des grands instigateurs de l'arrivée de Sergueï Rodionov et Fiodor Tcherenkov de l'autre côté de la Porte de Clignancourt. Cette saison 1989-90 ne restera pourtant pas dans les mémoires audoniennes. Malgré un recrutement faramineux, l'alchimie ne prend pas. Le Red Star patauge et évite la relégation  en D3 de justesse.

samedi 17 mars 2018

RED STAR : " BATTEZ-VOUS POUR LA MONTÉE ! "

Fébrile défensivement, le Red Star s'est à nouveau incliné dans les derniers instants face aux Herbiers, 1-2. Les Audoniens enchaînent un troisième revers consécutif au stade Bauer et voient la montée s'éloigner peu à peu. Les supporters commencent à s'impatienter.

Le constat est sans appel. Plus les journées de championnat s'égrènent et plus les chances de podium du Red Star s'amoindrissent. La faute à un début d'année famélique du point de vue des résultats pour un prétendant à la montée. Second de National à la trève, les Audoniens n'ont engrangé que 9 points depuis janvier, sur les 27 disponibles. Comme l'a martelé l'entraîneur Régis Brouard dans la semaine, le Red Star a grillé "tous ses jockers". Une victoire était donc impérative face au demi-finaliste surprise de la Coupe de France, Les Herbiers.

Mais les maux sont profonds. Inefficaces devant, malgré une maîtrise globale du ballon, les Redstarmen se font surprendre juste avant la mi-temps, sur le premier tir vendéen de la rencontre signé Florian David (0-1, 45'). Cette ouverture du score contre le cours du jeu est difficile à encaisser, mais les Audoniens repartent de l'avant poussés par le 2 200 supporters de Bauer. A dix minutes du terme de la rencontre, Sekou Baradji redonne de l'espoir en catapultant au fond des filets une remise de la tête de Diallo (1-1, 80'). Les hommes de Régis Brouard se montre alors un peu plus pressant, au risque de se découvrir. Et malheureusement ce qui devait arriver, arriva... A la suite d'une frappe lointaine de Bonnet relâchée par Renot, Florian David est le plus prompt à réagir et crucifie les Franciliens pour la seconde fois de la soirée (1-2, 90').

Une semaine après avoir légèrement relever la tête en battant Chambly sur le fil, les joueurs du Red Star ont rechuté à domicile, preuve de leur fragilité du moment. Cette nouvelle défaite est la troisième consécutive à domicile... La forteresse qu'était Bauer en début de saison n'est plus. Ce revers est une très mauvaise opération pour les banlieusards qui reculent à la cinquième place, doublés par Béziers.  L'exaspération commence à poindre du côté des supporters de l'Etoile Rouge, ces derniers n'ayant pas l'impression d'être récompensés de leur soutien. Au coup de sifflet final quelques chants protestataires sont descendus des tribunes : "Battez-vous pour la montée !". Le gardien Sébastien Rénot a également dû s'expliquer de longues minutes avec les supporters afin de s'excuser de la prestation du soir. Une réaction est attendue samedi prochain à Concarneau.

mercredi 21 février 2018

RED STAR - GF38 : MATCH AU SOMMET... ET DIX ANS D'AMITIÉ

Samedi le Red Star recevait le leader grenoblois à Bauer pour le choc de la 22ème journée de National. L'occasion pour les Red Star Fans et les Red Kaos de célébrer une décennie de fraternité. Retour en images sur cette après-midi festive.

En ce début d'après-midi de février, l'effervescence commence doucement à gagner la rue du Docteur Bauer. Ce samedi, c'est jour de match à Saint-Ouen, et ce n'est pas n'importe quel match. Le Red Star reçoit Grenoble dans ce qui est annoncé comme la rencontre phare de cette journée, voire de cette saison de National. Les supporters des deux camps ont répondu présents et pour la première fois de la saison, Bauer est à guichets fermés. Et pour cause, cette rencontre est bien plus qu'un choc opposant le leader au troisième de National. Ce match est l'occasion pour les groupes de supporters des deux clubs de célébrer comme il se doit leur dix années d'amitié. Mais comment deux Kops distants de 600 kilomètres, et ne jouant pas dans les mêmes divisions, ont-ils fait pour nouer des liens aussi fort ? 

Une amitié qui perdure et qui s'enracine

Cette histoire a débuté au début des années 2000, quand des affinités personnelles se sont crées entre quelques supporters grenoblois expatriés en région parisienne et des membres des Red Star Fans. Puis tout est allé très vite. Un bon feeling entre les membres, un premier "bâchage" en commun en 2008, des déplacements et des combats similaires, comme la sauvegarde d'un football populaire, ou encore l'antirascisme, ont permis aux RSF et aux Red Kaos de véritablement fraterniser. D'ailleurs, ce qui est paradoxal, c'est que les liens entre les supporters n'ont pas cessé de se renforcer ces dix dernières années, sans pour autant que les clubs ne s'affrontent. En effet, le Red Star et Grenoble ont connu des parcours similaires, mais à intervalles décalés. Ainsi, lorsque l'Etoile Rouge se battait dans les tréfonds du football français, Grenoble était en Ligue 1, et lorsqu'elle remontait un à un les échelons, les Izérois déposaient le bilan. Lors de la saison 2017-2018, c'est la première fois que le Red Star et le GF38 luttent dans la même division, et c'est donc les premiers matchs que les RSF et RK94 partagent ensemble. Retour en image sur une après-midi festive et amicale... en tribune tout du moins.



Pour la première fois de la saison le stade Bauer fait le plein. Devant 2 999 spectateurs et sous un beau soleil, la fête peut commencer.


Les animations pour célébrer les dix ans d'amitié sont au rendez-vous. Du côté grenoblois, un gâteaux d'anniversaire XXL accueille les joueurs à la sortie des vestiaires...


... tandis que les Red Star Fans ont préparé une animation à base de bâches aux couleurs des clubs, encadrant les insignes des deux groupes de supporters.



Les petits messages chambreurs sont également de sortie : " Cette année c'est nous les numéros uno... promis on vous laisse une part du gâteau. ".


A la dixième minute de jeu - en hommage aux dix ans d'amitié et en guise de bougies - des dizaines de torches enflamment et animent la tribune Rino Della Negra.


Durant plus de 90 minutes, les deux kops vont donner de la voix, animer la rencontre, encourager leur équipe et chanter à l'unisson : " Red Star, Grenoble... Red Star, Grenoble..."


Message des Red Kaos à l'intention des dirigeants Audoniens : "Public authentique et stade historique : le Red Star c'est Bauer". Les RK94 militent depuis plusieurs années au côté des supporters de l'Etoile Rouge afin de rénover le vétuste stade Bauer.


Bien que cette rencontre soit placée sous le signe de la fraternité, il n'en reste pas moins un match capital à disputer. En effet, les deux formations luttent pour la montée en Ligue 2. Dans les tribunes l'enjeu de la rencontre peut se lire sur les visages.




Tout comme en tribune où le fair-play était de mise, la rencontre s'est déroulée sans animosité particulière de la part des 22 acteurs. A l'image de Julien Toudic, attaquant du Red Star, et de Brice Maubleu, gardien de but Izérois, se tapant dans la main.


Les 300 Grenoblois peuvent exulter, après 90 minutes d'un combat intense leur équipe s'est imposée sur la plus petite des marges, 1-0. Ironie de l'histoire, c'est l'ex-Audonien, Nicolas Belvito, qui a ouvert le score à la 52ème minute.


Les deux formations saluent les deux Kops qui malgré un match plutôt fermé ont animé durant 90 minutes les tribunes. Grâce à ce succès 1-0, Grenoble prend un peu le large en tête de championnat. Les Izérois comptent 5 points d'avance sur le Red Star qui est troisième avec un match de moins. Malgré la déception, les supporters Vert et Blanc saluent comme il se doit les vainqueurs.

mercredi 31 janvier 2018

VERS UN ULTIME RETOUR DU KOP OF BOULOGNE ?

Le Paris-SG s'est qualifié pour la finale de Coupe de la Ligue en battant Rennes 3-2. Une finale à Bordeaux le 31 mars prochain qui pourrait être l'occasion d'un "dernier" coup de force du mythique et sulfureux Kop of Boulogne.

Fin du match au Roazhon Park, le Paris-SG bat Rennes sur le score de 3-2. Malgré dix dernières minutes tumultueuses, les Parisiens valident leur ticket pour une cinquième finale de Coupe de la
Ligue d'affilée. Une qualification qui enchante l'ensemble des supporters du club de la capitale et plus particulièrement les membres de l'ancien Kop of Boulogne. Dissout en 2010 après l'instauration du Plan Leproux, le Kop of Boulogne (KOB) a fait son retour sur le devant de la scène il y a une semaine en publiant un communiqué sur la page Facebook "Ultras made in France". Le plus ancien groupe de supporters parisiens désire marquer une dernière fois les esprits à l'occasion de son 40ème anniversaire, avant de définitivement tirer sa révérence. Empêché d'accéder à sa tribune et indésirable dans tous les stades de Ligue 1 suite aux divers arrêtés préfectoraux, la finale de la Coupe de la Ligue est "l'unique fenêtre de tir" pour le Kop of Boulogne. L'occasion de s'offrir un dernier baroud d'honneur et de "démontrer à la France entière que lorsque toutes les familles de Boulogne sont réunies, nous sommes et resterons intouchables et imbattables". Dans sa lettre, le KOB appelle à la mobilisation de ses anciens membres et à une "démonstration de force" le 31 mars prochain. Bien que le groupe à tendance "nationaliste" indique que le communiqué "n'est pas un appel à la violence" et qu'un possible retour du Bouledogue dans les travées du Parc des Princes est exclus, le message envoyé laisse craindre de possibles débordements. En effet, les relations du KOB avec leurs homologues d'Auteuil et du CUP ne semblent toujours pas apaisées, en témoigne le qualificatif de "racaille" employé dans le communiqué. Les vieux démons des années 2000 qui ressurgissent ?

L'inquiétude n'est pas de mise pour les autorités publiques

Pourtant, bien que ce message publié il y a une semaine - avant même le résultat de la demi-finale - interpelle, les autorités se montrent plutôt rassurantes. Le directeur de la division nationale de lutte contre le hooliganisme (DNLH), Antoine Mordacq, a d'ailleurs tenu à s'exprimer sur le sujet lors d'un séminaire sur le supportérisme en France au Matmut Atlantique de Bordeaux : "Il n’y a pas d’inquiétude mais une attention particulière des services de police, notamment de la DNLH parce que cette finale se déroule, comme la saison dernière, dans un autre stade. En fonction des clubs qui se qualifieront, il y aura une attention spécifique sur les Ultras et les supporters qui pourraient poser des problèmes en se déplaçant à Bordeaux." (Goal.com). La vigilance est donc de mise, mais selon RMC Sport, le ministère de l'Intérieur n'est pas vraiment inquiet de ce communiqué, doutant de la capacité du groupe à mobiliser en masse.


Voici le communiqué du KOB :