samedi 14 décembre 2019

LA MINISTRE DES SPORTS EXPULSÉE DU STADE BAUER SUR FOND DE CONTESTATION SOCIALE

À l'occasion du match du Red Star - Quevilly (1-0), Roxana Maracineanu a été contrainte de quitter le stade Bauer sous la pression d’une partie des supporters de l'Étoile Rouge.

Alors que la réforme des retraites bat son plein, la Ministre des sports a été exfiltrée de force par une vingtaine de fans audoniens en colère. La situation a dérapé peu après la reprise de la seconde mi-temps lorsque les supporters de l’Étoile Rouge ont appris la présence de la Ministre des sports. Une vingtaine d’entre-eux se sont rués hors de la Tribune Ouest pour la « dégager » du stade. En pleine discussion sur le parvis, l’ancienne médaillée olympique a été contrainte de quitter Bauer sous les quolibets des supporters et quelques jets de bière.



"Casse-toi la ministre (...) Macron démission !"

La présence de la Ministre des sports a, semble-t-il, été vécue comme un affront par une frange des fans du Red Star. Très ancrés à gauche, les ultras audoniens sont extrêmement impliqués dans le mouvement de contestation qui agite la France depuis début décembre. Nombre d’entre eux participent aux différentes manifestations contre la réforme des retraites et font grève. D’ailleurs, une collecte a été organisée par les Red Star Fans à la mi-temps afin de soutenir financièrement les grévistes. Tout au long de la rencontre, des chants ont été entonnés à l’encontre du gouvernement d’Emmanuel Macron.



Le Red Star joue la fermeté

Par le biais d’un communiqué de presse, le Red Star s’est immédiatement désolidarisé et a condamné fermement ces agissements. Le président Haddad s'est déclaré "choqué" et assure qu'il prendra les décisions fermes qui s'imposent. De quoi ternir la belle victoire 1-0 des hommes de Vincent Bordot qui pointent à la 4ème place du championnat de National. De son côté, Roxana Maracineanu ne devrait pas porter plainte selon Le Parisien.



dimanche 10 novembre 2019

LES GOBELINS RESTENT MUETS FACE À VITRÉ (0-0)


À domicile, les Gobelins ont été tenus en échec par Vitré, 0-0. Actuellement 9ème du groupe B, les joueurs de David Guiguet peuvent regretter une première période qui manquait de dynamisme.

Crédit : fcgobelinsparis13.fr
Équipe jugée entreprenante depuis le début de saison, le club des Gobelins a fait une petite entorse à sa réputation, hier soir, à Boutroux. Les joueurs franciliens se sont montrés bien timoré en première mi-temps. Dans ce qui ressemblait à un long round d'observation, ils ont laissé la maîtrise du ballon à l'AS Vitré. Relancé par son nouveau duo d'entraîneur Rebillon - Aubert et sa première victoire de la saison contre Fleury la semaine dernière (3-1), le club breton se déplaçait en terre parisienne avec pleins d'ambitions. Pourtant, malgré cette frilosité apparente, les Gobelins n'ont jamais été inquiétés par les Vitréens. C'est même eux, qui en toute fin de première période, vont mettre la pression sur la défense bretonne grâce à un raid de Wilson Moreira ou bien un accrochage dans la surface de Jony Ramos... qui aurait pu valoir un pénalty (41'). À la pause, le score nul et vierge est logique.

Au sortir des vestiaires, les Gobelins vont peu à peu se découvrir. C'est le repositionnement tactique en 4-4-2 losange qui va porter ses fruits à l'heure de jeu. L'ailier Issiaka Bamba est monté d'un cran au côté de Jony Ramos, tandis qu'Otman Djellilahine s'est positionné en pointe haute du milieu de terrain, juste derrière les deux attaquants. Cela a permis d'accentuer la pression sur la défense bretonne et notamment sur les centraux qui devaient gérer la pointe de vitesse de Bamba. Positionnés plus haut sur le terrain, les joueurs de David Guiguet vont alors tenir le ballon et largement dominer les dernières 25 minutes du match. Par deux fois, les frappes d'Otman Djellilahine ne vont pas trouver le cadre, tout comme celle de Dexet à bout portant (87')... Entrée en jeu à la place d'Hamidou Keita (71') et positionné à gauche du milieu de terrain, Florian Dexet a apporté son gros volume de jeu en fin de match. C'est d'ailleurs lui qui, dans les derniers instants du match, a effectué un centre-tir relâché par le gardien vitréen... mais qui ne profitera pas aux attaquants parisiens. 

Le match se solde donc par un 0-0, le premier de la saison pour les Gobelins. Ce résultat a un goût d'inachevé pour les locaux. D'un côté, la belle fin de match peut faire regretter le manque d'allant du début de première mi-temps. De l'autre, les Vert et Noir peuvent se satisfaire de ce point pris face à un concurrent direct au maintien. D'ailleurs, depuis leur cruelle défaite contre Chartres, ils sont invaincus en championnat. Soit 6 matchs d’affilés sans défaite. Après onze journées, les Gobelins sont neuvièmes de leur groupe, à 5 points de leur adversaire du soir et premier non relégable, Vitré. Prochain rendez-vous pour les Parisiens dans deux semaines, avec la réception de la solide formation de Vannes au stade Boutroux.

dimanche 13 octobre 2019

SAINTE-GENEVIÈVE : DU SPECTACLE ET UNE QUALIF' SUR LE FIL DU RASOIR !


Au bout du suspens, l'équipe de Sainte-Geneviève a validé son ticket pour le 6ème tour de la Coupe de France grâce à son succès 4-3 face à une valeureuse équipe d'Ivry (N3).

Le staff de Sainte-Geneviève et les spectateurs exultent à l'unisson. Dans le temps additionnel de la rencontre, Mahamadou Konté vient de pousser le ballon au fond des filets d'Anis Derkaoui. Ses coéquipiers se ruent sur lui. Le milieu de terrain essonnien vient d'offrir in-extremis la qualification à son équipe. Le soulagement est grand... mais que ce fût dur !

Ce 5ème tour de Coupe de France avait tout d'un match piège pour les homme d'Emmanuel Dorado. Dans une mauvaise passe en championnat de N2 – trois défaites, dont deux à relativiser face aux ogres Sedan et Bastia - Sainte-Geneviève avait pour objectif de relancer la machine face à l'US Ivry. Une solide équipe de N3 qui vise la promotion à l'échelon supérieur. Contrairement au tour précédant face à l'US Palaiseau (2-0, R2), le statut de favoris et la marge d'erreur sont considérablement réduits pour les coéquipiers de Frédéric Hébert. C'est d'ailleurs ce que les spectateurs vont constater tout au long de la rencontre.


Dès l'entame du match, les génovéfains sont cueillis à froid par une équipe d'Ivry sans complexe. Très tranchants offensivement, les Val-de-Marnais vont profiter des largesses défensives des locaux pour joliment ouvrir le score (3'), puis inscrire un second but par Sabri Saïd (30'). Mené 2-0 à la demi-heure de jeu, Sainte-Geneviève déjoue totalement. Fébrile défensivement, les Essonniens vont s'en remettre à Quentin Barcelo. Sur le front de l'attaque, le solide avant centre de SGS se démène et va rapidement réduire l'écart (1-2, 33'). Rugueux dans les duels, Barcelo sonne la révolte des pensionnaires de N2.


Passée en 4-2-3-1 après l'entrée prématurée de Nsiete en lieu et place de Lumon (15'), Sainte-Geneviève se montre un peu plus entreprenante. Les Essoniens inscrivent deux buts coup-sur-coup... refusés pour position de hors-jeu. Mais le tournant du match survient lorsque Mahamadou Konte provoque l'expulsion d'un défenseur central d'Ivry juste avant la mi-temps (42'). Alors que le milieu de terrain de Sainte-Geneviève filait vers le but, il est accroché à l'entrée de la surface par Mehdi Hamelin. Le rouge est logique.

Une poignée de minutes plus tard, une erreur de relance du gardien Anis Derkaoui offre l'égalisation à Arsène Nsiete (2-2, 45'+2). En supériorité numérique, Sainte-Geneviève va dicté logiquement les débats en début de seconde période. Très percutant sur son côté droit, Benjamin Basse voit sa frappe fuir le cadre, à la suite d'un bel enchaînement dans la surface (73'). Puis c'est au tour de Marvyn Belliard de s'illustrer. Le meilleur buteur génovéfain, trompe la vigilance du portier d'Ivry d'une belle frappe excentrée côté gauche (3-2, 76'). En reprenant les commandes à un quart d'heure du terme de la rencontre, Sainte-Geneviève-des-Bois pensait avoir fait le plus gros du chemin.


C'est sans compter sur la pugnacité des Ivryens. Très bien organisé en 4-4-1, les joueurs de N3 n'hésite pas à se projeter rapidement vers l'avant à la récupération du ballon. Plusieurs fois au cours de la seconde mi-temps, Ivry s'est servi de la vitesse balle au pied d'Olivier-Pierre Dionga pour semer le doute dans la défense de Sainte-Geneviève. À 7 minutes du terme, Fernandez égalise pour Ivry contre toute attente (3-3). Les joueurs de N3 pensent alors tenir les prolongations... jusque dans les dernières minutes du temps additionnel. Moment choisi par le milieu Konté pour tromper le gardien d'Ivry pour la 4ème fois de la soirée et délivrer Sainte-Geneviève.


Outre la qualification et la ribambelle de buts proposée, cette victoire n'est par rassurante pour Sainte-Geneviève dans l'optique du championnat. Les Essonniens ont semblé subir les évènements et l'extrême friabilité défensive a failli coûter cher face à une équipe réduit à 10 durant la moitié de la rencontre. Titulaire pour la deuxième fois de l'année en Coupe de France, Laurent Petchy, tout comme son homologue d'Ivry, ne s'est pas montré à son avantage. Actuellement 8ème de son groupe de National 2, Sainte-Geneviève aura l'occasion de confirmer cette qualification lors de la réception du voisin drancéen la semaine prochaine. 

lundi 17 juin 2019

LE RED STAR DÉVOILE SES NOUVEAUX MAILLOTS... SUR GOOGLE STREET VIEW

En constante recherche d'innovation, le Red Star a présenté de manière original ses maillots pour la saison 2019-2020. Le club audonien a dévoilé ses nouvelles tuniques via le service de navigation virtuelle de Google, Street View. Une première dans le monde du football.

Cette opération marketing inédite permet aux supporters de parcourir virtuellement Saint-Ouen et le quartier du stade Bauer, et d'y découvrir les maillots de la saison prochaine. Ces derniers sont portés par des livreurs, un skateur ou encore un groupe de jeunes à deux pas du stade. Surnommé #NotreMaillotNotreQuartier, ce coup de communication est une manière originale d'encrer le Red Star dans son territoire et de célébrer le retour de l'équipe première dans son antre mythique de Bauer. 

En ce qui concerne les maillots en eux-mêmes, l'originalité est également de mise. Tandis que les tuniques extérieures et de gardien sont roses, jaunes fluo et orange, le maillot domicile allie le vert pin et le noir. Des motifs striés sont présents sur le plastron vert, tandis que les manches sont noires.

Le maillot domicile
Le maillot extérieur














Ces prises de risque divisent pourtant les supporters audoniens. Tandis que certains fans soulignent une certaine audace, d'autres sont déçus par le choix des couleurs. Ces derniers déplorent l'absence de blanc sur le maillot domicile. Seul club français de haut niveau à évoluer en vert et blanc, ces couleurs font la fierté des supporters de l'Étoile rouge.

>>> Les maillots du Red Star sur Street View

lundi 27 mai 2019

AS SAINT-MANDÉ, L'AMOUR AVEUGLE DU BALLON ROND

Des athlètes « extra-ordinaires » ? Les joueurs de l'équipe de cécifoot de Saint-Mandé font l'étalage de leurs qualités techniques malgré un bandeau qui leur obscurci les yeux. Un moyen pour eux de se libérer momentanément du handicap et de s'épanouir dans leur vie. Rencontre lors d'un entraînement à Bezons.
 
Yvan Woudandji, attaquant star de Saint-Mandé, accompagné du gardien Benjamin
Photo : Martin Rigaud-Pezzoni

En ce début mai, le temps est capricieux au dessus de la région parisienne. Un endroit semble pourtant échapper à la morosité ambiante : l'Urban Five de Bezons. Lorsque l'on pousse la porte de l'établissement sportif, l'atmosphère cosy est rythmée par le bruit des balles et des exclamations peu communes reviennent avec insistance : « Voy, voy, voy, voy... ». Ces cris brefs et continus proviennent d'un petit terrain - le ''Pelé'' - à l'écart des autres. À l'intérieur, une poignée de joueurs s'entraînent avec application. Maillots sur le dos, crampons aux pieds et grands sourire aux lèvres, ces sportifs s'apparentent à bon nombre de footballeurs. Pourtant, Yvan, Atar, Vignesh, Tidiane et Hacène sont déficients visuels. Accompagnés du gardien Benjamin, de leur guide Loïc et de deux autres bénévoles, ils forment l'équipe de cécifoot de Saint-Mandé. 

Sur le terrain, l'intensité est de mise et la sueur ne tarde pas à faire son apparition sur les maillots aux couleurs dépareillées. Les exercices avec et sans ballon s'enchaînent. Un joueur se démarque des autres. Buste légèrement incliné en avant, Yvan Wouandji possède une facilité balle au pied et une rapidité d'exécution qui détonne. « Il a une sacrée qualité technique » laisse échapper le guide Loïc, admiratif. Affublé de son numéro 11, Yvan fait figure de star à Saint-Mandé. À 26 ans, le franco-camerounais possède un beau palmarès avec un titre de champion d'Europe en 2011 et de vice-champion paralympique avec l'équipe de France en 2012.

Le cécifoot, un autre football 

« Le cécifoot, c'est du football à cinq adapté aux déficients visuels » nous explique Yvan Wouandji. Cette discipline est pratiquée sur un petit terrain entouré de panneaux, pour éviter que le ballon à grelots et les joueurs ne sortent. Ces derniers sont équipés d'un bandeau sur les yeux afin de « préserver l'équité », à l'exception du gardien qui est l'unique joueur valide. Yvan souligne le fait qu'au cécifoot la communication est essentielle. « Sur le terrain, comme on ne se voit pas, on parle beaucoup. Il y a plusieurs codes : « j'ai » quand on a la balle, « passé » ou encore « voy » lorsqu'on n'est pas porteur de la balle. Cela nous permet de comprendre ce qui se passe sur le terrain. »

Ces annonces régulières de la part des joueurs et le bruit continu des grelots du ballon rendent l'entraînement très bruyant. Il faut ajouter à ce brouhaha ambiant le guide qui donne ses instructions depuis la cage du gardien : « 12, 10, 9... axe, axe... tir ! ». Le rôle de guide est propre au cécifoot. Sa mission consiste à indiquer la position de l'attaquant pour qu'il puisse visualiser le but. À Saint- Mandé, le poste est occupé par Loïc, un étudiant, extrêmement jovial, « à la voix qui porte ». 

Comme tous les membres du club, Loïc est bénévole. Le jeune homme est tombé dans le cécifoot au hasard d'une rencontre avec Yvan Wouandji, lors d'un match de l'équipe de basket de Nanterre. Loïc se laisse convaincre et teste le cécifoot au poste de gardien, puis de guide. Passionné de basket, le cécifoot lui était alors inconnu. « Je n'avais jamais mis les pieds dans un five avant ma rencontre avec Yvan » s'amuse Loïc. 

Autonomie, entraide... des moyens d'oublier le handicap 

À Saint-Mandé tout gravite autour d'Yvan. Aux manettes de l'entraînement ce matin, il ne manque jamais de conseiller et d'encourager ses coéquipiers. Comme par exemple avec le jeune Atar, 16 ans, qui a un peu plus de mal aujourd'hui « à se signaler et à frapper ». Yvan s'occupe également de promouvoir le cécifoot dans les médias et auprès du grand public. Avec ses coéquipiers, ils mènent des actions de sensibilisation dans les écoles, les associations et les entreprises. « On essaie d'être des ambassadeurs de notre cause à notre niveau » confie Yvan. Il retire son bandeau et son ton devient un peu plus grave : « On veut que les gens nous jugent sur ce que l'on fait et non sur ce que l'on a... On veut faire changer le regard sur le handicap et faire comprendre au grand public que l'on vit comme tout le monde ». Ses coéquipiers acquiescent silencieusement. 

« Lorsque j'ai perdu la vue, le cécifoot a été une véritable bouée » admet Yvan Wouandji. L'attaquant explique qu'après avoir perdu la vue à 10 ans, le cécifoot l'a aidé à mieux appréhender son handicap. « Sur le terrain comme dans la vie quotidienne, on appréhende les déplacements, les mouvements et la communication. En jouant, j'ai vraiment l'impression de faire des parallèles constant avec ma vie ». Comme le précise Yvan, la pratique du cécifoot permet ainsi de développer des facultés d'analyse et d'écoute ou encore « d'améliorer le rapport à l'espace ». Tout cela permet aux joueurs de gagner en autonomie et de mieux appréhender les tâches de la vie de tous les jours. 

Défenseur loquasse de l'équipe, Vignesh met en avant le côté « émancipateur » du cécifoot. Il souligne « l'importance de rencontrer des personnes qui ont chacun une expérience différente et d'échanger par rapport à cela. Pour l'intégration sociale, c'est important ! ». Yvan renchérit: « Entre nous, on n'a pas le blocage du handicap ». En effet, tous les joueurs de l'équipe ont un parcours qui leur est propre. À l'image de Tidiane, qui est arrivé en France en 2012 depuis la Mauritanie. Le cécifoot a facilité l'intégration de ce grand gaillard à la « frappe surpuissante ». Soutenu par ses coéquipiers, Tidiane devrait prochainement obtenir ses papiers et sûrement postuler pour une place en équipe de France. 

Cette solidarité et cette entraide dépasse le cadre purement sportif. Le cécifoot fédère les membres du club, aussi bien non-valides, que valides. À l'image d'Yvan, Tidiane, Vignesh ou encore Loïc, cette cohésion fait la force de l'AS Saint-Mandé. Une grande famille à la devise sans équivoque : « Le partage est notre but ».

samedi 9 mars 2019

DRANCY-CHAMBLY : UN EXPLOIT QUI RELANCE LA JEANNE D'ARC

La JA Drancy a créé la sensation de cette 25ème journée de National en écrasant à domicile l'ex-leader, Chambly, 3-0. Toujours lanterne rouge, le club de Seine-Saint-Denis voit l'espoir du maintien se raviver.

Cette rencontre entre deux voisins se présentait comme un choc des extrêmes. En effet, 35 points séparaient les deux formations à l'entame du match. D'un côté, le promu Drancy qui vit une saison compliquée, englué à la dernière place depuis la 4ème journée. De l'autre, le solide leader Chambly qui tournait à plein régime. Les joueurs de Bruno Luzi restait sur quatre victoires consécutives, pour neuf buts marqués et aucun encaissé. Pourtant, l'entraîneur oisien déclarait au Parisien "craindre ce court déplacement" en terre drancéenne... Ces inquiétudes se sont vérifiés.


Bilal El Hajjam fait chuter Chambly

Dans un stade Charles-Sage acquit à la cause des visiteurs, près de 200 supporters de Chambly ont fait le déplacement, Drancy à fait honneur à ses valeurs combattives. Emmenée par son capitaine Aziz Dahchour, la Jeanne d'Arc imprime un gros tempo dès l'entame de match. Après une première occasion de Marvin Diop, Abdallah Imamo ouvre le score au quart d'heure de jeu après une mésentente de la défense camblysienne (1-0, 18'). Par la suite, Chambly tient davantage le ballon sans pour autant se montrer dangereux. Au retour des vestiaires, c'est à nouveau Drancy qui va surprendre la défense Oisienne sur une reprise d'El Hajjam qui fait mouche (2-0, 47'). Le passage du 3-5-2 en 4-3-3 de Chambly n'y change rien, les Drancéens tiennent le match par le bon bout. La Jeanne d'Arc tue définitivement le suspense à l'heure de jeu par El Hajjam. Étrangement esseulé, le jeune milieu de terrain se voit offrir un doublé sur un coup-franc de Dahchour (3-0, 61'). Les jeux sont faits. Rigoureux défensivement jusqu'au bout, Drancy n'a laissé que très peu d'espace aux attaquants camblysiens, et notamment à Joris Correa. Ces derniers ne parviendront pas à tromper Desprez et mettent un terme à leur dynamique de quatre victoires d'affilées. Avec ce revers, Chambly perd sa place de leader au profit de Rodez mais garde une large longueur d'avance sur le troisième, Le Mans.

Drancy n'est pas mort !

Cette victoire contre toute attente est synonyme de bouffée d'oxygène pour Drancy. Toujours dernier de National, les joueurs de Malik Hebbar obtiennent leur quatrième victoire de la saison et reviennent à 7 points de Tours, premier non-relégable. Ce succès confirme les prestations encourageantes face à des équipes de tête, telles que Rodez et Laval, qui s'étaient soldées par des défaites, faute de réalisme. Cela vérifie également la solidité de Drancy à domicile qui a engrangé seize de ses dix-neuf points à Charles Sage ! À 10 journées de la fin du championnat, la Jeanne d'Arc jette ses dernières forces dans la bataille avec pour seul objectif : le maintien. 

lundi 7 janvier 2019

NOISY C'EST GRAND !

Dans un stade Léo-Lagrange comble, Noisy-le-Grand a créé la sensation en éliminant l'équipe de Ligue 2 du Gazélec Ajaccio sur le score de 2-1. Le club francilien de Régional 1 se qualifie pour la première fois en 16ème de finale de Coupe de France.

Jamais deux sans trois ! Après les exploits de Viry-Châtillon et de l'Entente-SSG hier, Noisy-le-Grand est parvenu à faire tomber le GFC Ajaccio en 32ème de finale de Coupe de France (2-1). Devant les 3500 supporters du Stade Léo Lagrange de Beaudreuil, la formation du 93 a sûrement réalisé le plus belle exploit de son histoire.

À lire aussi : Le Red Star et la Coupe de France, une histoire d'amour

Le match ne pouvait pas mieux démarré pour le petit poucet. Après seulement quatre minutes de jeu, une tentative de "une-deux" dans la surface ajaccienne est malencontreusement déviée par le défenseur N'Doye et finie sa course au fond des filets. Les spectateurs n'en reviennent pas, Noisy mène 1-0. Très pressants en début de match, les Ajacciens ne s'affolent pas et reviennent logiquement au score par une tête de Blayac (1-1, 16'). Les compteurs sont remis à zéro ! Les Noiséens laissent le ballon aux GFCA mais ne concèdent pas d'occasion. C'est même eux qui vont faire basculer le match juste avant la mi-temps par l'intermédiaire de Salim Issaad. Lancé en profondeur par Coulibaly, l'attaquant est accroché par Ousseynou Ba à l'entrée de la surface de réparation. L'arbitre n'hésite pas une seconde et expulse directement le défenseur du GFCA. Sur le coup-franc, Salim Issaad se fait justice en trompant magnifiquement le portier David Oberhauser (2-1, 43'). C'est la double peine pour les pensionnaires de Ligue 2... qui ne s'en remettront pas.


Poussé par ses supporters et en supériorité numérique, Noisy-le-Grand va parfaitement gérer sa deuxième mi-temps. Usant parfois d'un peu de vice, les banlieusards sont exemplaires de bravoure et de maîtrise. À l'exception du face à face remporté par Pierre Petit Homme face à Cafimipon Gomis, le petit poucet n'a pas été inquiété par les professionnels d'Ajaccio. L'arbitre avait pourtant laissé duré le suspens en prolongeant la rencontre de huit minutes de temps additionnel... mais les Franciliens ont tenu bon. 

Au coup de sifflet final, des centaines de supporters en liesse envahissent la pelouse du stade Léo Lagrange pour célébrer leurs héros. Le président de Noisy, Nurettin Kalkan, est de la partie. Aperçu durant la rencontre, sur le bord du terrain, rongé par le stress, le dirigeant turc peut maintenant savourer. Son club vient de se qualifier en 16ème de finale de la Coupe de France en éliminant une équipe évoluant quatre division haut dessus.

vendredi 4 janvier 2019

LE RED STAR ET LA COUPE DE FRANCE, UNE HISTOIRE D'AMOUR

C'est une passion entre l'un des plus vieux clubs de l'hexagone et la doyenne des compétitions françaises. Une idylle quelque peu vieillissante, mais qui chaque année est ravivée... et ça depuis près d'un siècle. Alors que le Red Star reçoit Caen en 32ème de finale ce samedi, retour sur la relation très particulière qui unie le club audonien et « Dame Coupe ».

Aujourd'hui, lorsque l'on parle à un amateur de football de l'équipe du Red Star, les premiers mots qui lui viennent à l'esprit peuvent être « Jules Rimet », « club populaire », mais surtout « Coupe de France ». En effet, la majorité de la renommée du club banlieusard repose sur ses coups d'éclats dans cette compétition. Tout deux centenaires, ces deux dinosaures du football français ont pendant longtemps été étroitement liées. Créée en 1917 sous l'impulsion d'Henri Delaunay, la Coupe de France s'est très vite imposée comme la compétition phare française. Et qui dit grande compétition, dit forcément grandes équipes ! Créée vingt ans plus tôt, l'Etoile Rouge est alors emmené par une pléiade d'internationaux comme le gardien Pierre Chayriguès, le capitaine Lucien Gamblin, ou encore le buteur Paul Nicolas. Affublés de leurs maillots marine et blanc, les Redstarmen emportent tout sur leur passage durant l'après-guerre. Ainsi, le Challenge de la renommé en 1919 et le championnat de Paris l'année suivante passent sous pavillon audonien. Mais la compétition qui a réellement révélé le Red Star aux yeux du grand public reste la toute jeune, mais pas moins prestigieuse, Coupe de France. Absents de la première édition de 1917, les protégés de Jules Rimet ne vont pas se faire prier pour rattraper leur retard en engrangeant quatre Coupes dans les années 1920, puis une cinquième durant l'occupation allemande en 1942.

Un "gardien volant" XXL et une première Coupe dans l'escarcelle

Pierre Chayriguès
Dès 1921, le Red Star affronte en finale le tenant du titre, l'Olympique de Paris, au stade Pershing de Vincennes. Après avoir sortie l'AS Cannes (4-0) en quart de finale, puis le Racing Club de France de façon spectaculaire (4-3), l'Etoile Rouge n'est plus qu'à un match de la consécration face à son grand rival parisien. Première grosse surprise de cette finale : le retour du gardien star, Pierre Chayriguès ! Victime d'une fracture de l'épaule en 1919, le portier audonien n'avait plus fait d'apparition sur un terrain de football depuis lors. Sous les yeux ébahies des 18 000 spectateurs de Pershing, le « gardien volant » fait des prouesses face aux attaquants olympiens. Procédant en contre, le Red Star prend d'abord l'avantage par Robert Clavel (53'), puis doubla la mise vingt minutes plus tard par Marcel Naudin (77'). Malheureusement, les Audoniens perdent Juste Brouzes sur blessure et, faute d'un changement possible, évoluent à dix contre onze. L'Olympique de Paris revient à 2-1 à une quinzaine de minutes du terme de cette finale. Puis à la suite d'une énième parade de Chayriguès, Darques est sur le point d'égaliser dans les buts vides quand Gamblin, le capitaine audonien, arrête le ballon de la main sur la ligne ! L'arbitre, siffle logiquement un pénalty. Et c'est là que l'expérimenté Lucien Gamblin va se montrer décisif. Tandis que Jules Dewaquez s'apprête à se mesurer à Pierre Chayriguès, Gamblin s'approche du jeune attaquant olympien et l'interpelle : « Ecoute Jules, tu vas louper ce pénalty. Pierrot est imbattable. Il vaut mieux que je le tire, moi ». Mine de rien, ce léger "chambrage" déconcentre le gamin de l'Olympique qui s'élance et frappe trop mollement dans le ballon. Chayriguès récupère tranquillement le précieux bien tout en remerciant le malheureux tireur. Le gardien du Red Star est porté en triomphe ! Tel un revenant, il vient de permettre à son club de remporter sa toute première Coupe de France.

Une domination sans conteste

L'équipe de 1923
L'édition suivante, le Red Star Club revient à Pershing, sans avoir été inquiété les tours précédents, pour défendre son titre face au Stade Rennais. Devant 25 000 spectateurs, les Audoniens prennent un avantage de deux buts (Paul Nicolas et Sentubéry) fatal aux Bretons. La fête est totale puisque c'est Jules Rimet, fondateur du Red Star et alors président de la Fédération française de football, qui remet la coupe Charles Simon à Gamblin. Pour l’édition 1922-1923, les Audoniens domine Tourcoing (1-0), Roubaix (4-0), puis l’Olympique de Paris (1-0) en demi-finale. En finale, l’Etoile Rouge est opposé au FC Cette, vainqueur de façon litigieuse, sur tapis vert, en huitième de finale. La partie ne s’éternise pas. En moins d’une demi-heure, une pluie de buts s’abat sur le stade Pershing. Au bout de dix minutes, Marcel Naudin par deux fois (2’ et 7’) et Lucien Cordon (11’) donnent un avantage certain aux Marines et Blancs. Six minutes plus tard, Robert Joyaux tue le suspens en faveur des Redstarmen, tandis que Cornelius (16’) et Parkes (27’) réduisent la marque pour les Cettois (4-2). A Vincennes, le Red Star remporte sa troisième Coupe de France consécutive et est alors au sommet de sa grandeur. Le record établi par les Vert et Blanc a été égalé en 1948 par Lille, puis dépassé l'année dernière par le Paris-SG.

Paul Nicolas, encore et toujours là !

Paul Nicolas
Après le triomphe, le Red Star Club connait des années moins fructueuses, à cause notamment des fins de carrière de plusieurs de ses joueurs cadres. En 1924, il est sortie en huitième de finale par Sète (0-1), tandis que l’édition suivante, c’est le RC Strasbourg qui vient à bout du club de Saint-Ouen au quatrième tour. Le 26 avril 1926 le Red Star annonce sa fusion avec son rival parisien de l’Olympique de Paris, pour formé un seul et unique club : le Red Star Olympique. Les couleurs originelles marines et blancs disparaissent au profit du vert et blanc de l’Olympique. Malgré l’opinion défavorable des supporters, cette fusion relance le club qui remporte en 1928 sa quatrième Coupe de France. Après avoir écrasé 8-2 le Stade Français, le Red Star Olympique et le CA Paris se retrouve en finale lors de l’inauguration du stade de Colombes. Devant 30 000 spectateurs, les joueurs du Red Star évoluent pour la première fois avec une étoile rouge cousue sur le devant de leurs maillots blancs. Des buts de Wartel (8’), de Lund (33’) et du vétéran Brouzes (61’) permettent à l’Etoile Rouge de s’imposer 3-1 face au Cercle athlétique de Paris. Toujours présent sept ans après, l’attaquant Paul Nicolas devient le premier joueur à remporter quatre fois la Coupe avec le même club. L'enfant du Red Star quittera Saint-Ouen un an après et ira terminer sa carrière en Picardie, à Amiens.

Un rayon de soleil perce le ciel orageux

Le capitaine Georges Meuris
A l'aube des années 30, les temps sont plus durs pour le club banlieusard. Confrontés de plein fouet au début du championnat français de football professionnel, les Audoniens vont prendre la fâcheuse habitude de "faire l'ascenseur" entre la première et la seconde division. Incapables de retrouver les sommets en championnat, les Vert et Blanc compensent avec la Coupe de France. Entraîné par la légende argentine Guillermo Stábile échoueront deux fois en demi-finale face à l’Olympique de Marseille en 1935 (2-3) et le modeste club du FCO Charleville en 1936 (1-2). Paradoxalement le début de la Seconde Guerre mondiale coïncide avec le retour du Red Star sur le devant de la scène. Devant un public retrouvé (près de 10 000 spectateurs) et un duo Aston-Simonyi à son apogée, le club de Saint-Ouen sort tour à tour Versailles (10-0), La Roche-Rigault (5-2), Rouen (4-1), Bordeaux (2-1) et Reims (1-0). La France est alors séparé en trois, et pour glaner la précieuse Coupe, le Red Star doit remporter deux finales. La première oppose les coéquipiers de Georges Meuris au Racing Club de Lens, alors dans la zone interdite. Incapables de se départager (1-1 a.p.), Audoniens et Lensois doivent rejouer cette « petite finale », finalement favorable au Vert et Blanc, 5-2. Le 17 mai 1942 se dispute à Colombes la finale de la Coupe de France entre le Red Star (zone occupé) et Sète (zone libre). 44 654 spectateurs sont massés au stade olympique Yves-du-Manoir, pour voir les banlieusards venir à bout des Sétois, 2-0. Des réalisations de Vandevelde (45’) et de Fred Aston (72’) permettent au Red Star de glaner sa cinquième et dernière Coupe de France.


Quatre ans plus tard, le Red Star retrouve le chemin de la finale après avoir battu 3-2 son voisin du Stade Français en demi finale. Les supporters de l'époque ne le savent pas encore mais cette finale de Coupe face à Lille est la dernière des Audoniens. Malgré les 60 000 personnes massés dans l'enceinte de Colombes et les réductions du score d'Albert Moulet (47ème) et Lucien Leduc (69ème), les hommes d'Edmond Delfour  n'ont jamais semblé en mesure d'inquiéter la formidable armada lilloise qui s'imposer finalement 4-2.

Un amour contrarié ?

Naïm Sliti face à l'ASSE
Depuis, le Red Star a quelque peu perdu son lustre d'antan. Ballotté au gré des descentes et des remontées au sein des différents échelons du football français, les Audoniens ont de moins en moins l'occasion de se frotter aux grosses écuries. Absent de la première division depuis plus de 40 ans, l'Étoile Rouge peine également à tirer son épingle du jeu en Coupe de France. Les derniers faits d'arme sont peu nombreux. En 2012, le Red Star avait atteint les 32èmes de finale contre l'OM (0-5), tandis qu'en 2000 et en 2015 il s'était cassé les dents face à Lyon (1-2) et Saint-Etienne (1-2) en huitième de finale... Cette année, le Red Star reçoit une formation de Ligue 1 en 32ème de finale, le Stade Malherbe Caen. Mal en point en Ligue 2, les hommes de Faruk Hadzibegic ne sont pas favoris. Mais poussés par un stade Bauer à guichet fermé, ils tenteront de créer l'exploit et de ravivez la flamme qui unis « Dame Coupe » et l'Étoile Rouge.