samedi 19 décembre 2020

LE RED STAR "MÉRITAIT MIEUX" À QUEVILLY

Le choc de National a tenu ses promesses. Au terme d’un match riche en rebondissements, le Red Star a concédé le nul sur la pelouse du leader, Quevilly-Rouen (2-2). Une rencontre qui laisse Vincent Bordot légèrement sur sa faim.

Crédit photo : Martin Rigaud-Pezzoni


« On va s’en contenter… Mais c’est vrai que c’est dommage de mener deux fois au score à l’extérieur et de ne pas remporter ce match » bougonne Vincent Bordot à l’issue de la rencontre face à QRM. À chaud, l’entraîneur audonien semble regretter le manque de lucidité de ses joueurs en seconde mi-temps. Et tout particulièrement l’égalisation de Manoubi Haddad à l’heure de jeu, qui coûte deux points au Red Star. (2-2, 61’). En effet, avec un peu plus de justesse technique, les Audoniens auraient sans doute pu plié la rencontre sur l’occasion de Roye juste avant le but. Cette situation de jeu, ressassée par l’entraîneur de l’Étoile Rouge, ne doit pas effacer la très belle prestation d’ensemble. 


Lutte au sommet du National


Le spectacle était au rendez-vous au stade Robert Diochon entre le leader et le troisième de National. Face à des tribunes vides, les 22 acteurs se sont livrés une belle bataille pour déterminer qui passera les fêtes en tête du National. Opposé à une équipe de Quevilly-Rouen en grande forme, le Red Star a fait valoir son rang de prétendant à la montée en Ligue 2. Dès l’entame de match, le premier ballon gratté par le colosse Cheikh Ndoye donne le ton. Fort de leurs deux semaines de récupération, les Franciliens ont gêné leurs adversaires du jour dans l’intensité et les duels. Bien organisés dans leur habituel 4-3-3, les coéquipiers de Jimmy Roye ont plus d’une fois déséquilibré la défense de QRM grâce à des sorties de balle rapides et léchées. 


Cheikh Ndoye fait (presque) plier QRM


Cette domination francilienne est récompensée dès la dixième minute de jeu par l’ouverture du score de l’inévitable Cheikh Ndoye. À la suite d’une nouvelle transition offensive, Maxime Sivis adresse un magnifique centre à ras de terre qui trouve le milieu de terrain audonien au second poteau. Seul face à Lemaître, Ndoye ne se fait pas prier. Depuis son arrivée à Saint-Ouen les nombreuses projections vers l’avant de l’international sénégalais, aux côtés de Durand ou Bizet, ont souvent fait mouche. Insatiable récupérateur, Cheikh Ndoye est dans tous les bons coups du Red Star ce soir. Juste avant la mi-temps, c’est de nouveau sous son impulsion que l’Étoile Rouge va reprendre l’avantage avec un peu de réussite (1-2, 38’). Profitant d’un raté de Nicolas Lemaître, Ndoye tente sa chance des 35 mètres. Sa frappe spontanée est déviée par le défenseur Mickaël Nadé qui lob son propre gardien. Ce but contre son camp, « gaguesque », permet au Red Star de conclure cette superbe première mi-temps sur un avantage de 2-1. Un peu plus tôt, le serial-buteur Andrew Jung avait égalisé pour Quevilly-Rouen (1-1, 25’). Bien cadré par la défense audonienne, le meilleur buteur de National, a fait parler son efficacité en trouvant le chemin des filets sur sa seule véritable opportunité.


Manoubi Haddad « gâche » la fête


La rencontre perd quelque peu en intensité au retour des vestiaires. Les joueurs de Vincent Bordot laissent les Normands, pourtant loués pour leur armada offensive, buter sans succès sur leur bloc équipe. À l’image de ce dégagement de Nadé contré par Roye, QRM est gêné par l’intensité du pressing audonien (55’). Pourtant à l’heure de jeu, le Red star va se faire surprendre par une frappe limpide du nouvel entrant, Manoubi Haddad, dans la lucarne droite de Paul Charruau (2-2, 61’). Intraitable devant Ottman Dadoune (22’) ou Romain Padovani (31’) en première mi-temps, le gardien francilien est impuissant cette fois-ci. L’unique occasion « Sang et Or » en seconde période fait mouche. La partie, qui s’était déroulée jusque-là dans un bon état d’esprit, se crispe à la suite de l’égalisation normande. La fin de match est beaucoup plus hachée par les coups de sifflet à répétition de M. Valnet. Preuve des tensions et de l’importance de la rencontre, une sévère altercation oppose les deux défenseurs centraux Mickaël Nadé et Hamadou Karamoko au coup de sifflet final.


Un bon point, une 3ème place et des espoirs pour la suite


Ce nul, glané sur la pelouse du leader Quevilly-Rouen, permet au Red Star de passer les fêtes de fin d’année sur le podium de National à deux points de leur adversaire du jour. Après un début de championnat manqué, puis tronqué par le Covid, les Audoniens ont su rebondir et finir fort cette phase aller. Avec 7 matchs sans défaites, dont 5 victoires, ce point du nul leur permet de conserver une dynamique positive. À mi-championnat, l’équipe de Vincent Bordot est plus que jamais dans la lutte pour la montée en Ligue 2. Prochain rendez-vous le 8 janvier pour un déplacement en terre corse afin d’affronter Bastia-Borgo.



La réaction du coach audonien, Vincent Bordot, en conférence de presse d'après-match : 


« Nous sommes déçus… On a la situation pour faire le break du 3-1, juste avant le but que l’on prend, où l’on (Roye) doit mettre la balle au second poteau. Après, on se prend une transition de 40 mètres avec le ballon. On doit faire faute et derrière il (Haddad) met une belle frappe. On va s’en contenter parce qu’on n’a pas le choix, mais c’est vrai que c’est dommage de mener deux fois au score à l’extérieur et de ne pas remporter ce match. Après, c’est quand même un nul chez le premier, on a montré qu’on était présent. Ça aurait été important si on avait gagné, car ça nous aurait permis de prendre le maximum de points. Mais bon, c’est toujours bien de rester sur une dynamique positive de 5 victoires et deux nuls. C’est un signe qu’on est une équipe constante et régulière. Les autres (notamment Bastia, accroché 1-1 à Annecy), qu’ils fassent des nuls ou qu’ils perdent, je m’en fous un peu. Si on arrive à gagner nos matchs, les autres peuvent faire ce qu’ils veulent. Quand on mène 2-1, on doit être capable de leur faire mal sur nos situations de jeu et surtout de préserver le score… Parce que deux buts à l’extérieur c’est déjà pas mal. C’est ça qui me fait chier ! Je pense qu’on aurait mérité mieux. Avec un peu plus de vice, on n’aurait jamais dû prendre ce deuxième but. Ils (les joueurs) sont "chiants" parce qu’ils font que balancer. Ça nous fait reculer et le ballon est rarement au sol. On aurait dû le mettre un peu au sol et se créer des actions, mais on n’y est pas parvenu. Les joueurs de QRM ont eu la chance de revenir au score, tant mieux pour eux… et tant pis pour nous. »

samedi 14 novembre 2020

NATIONAL : LE RED STAR POURSUIT SA REMONTÉE

Le Red Star a assuré l’essentiel en s’imposant 1-0 face au SC Lyon dans un stade Bauer à huis-clos. Les Audoniens maintiennent leur dynamique positive et pointent provisoirement à la seconde place de National.


Crédit photo : Martin Rigaud-Pezzoni


L’effectif au grand complet se retrouve seul au centre de la pelouse, soudé, au milieu de tribunes vides. Après quelques minutes, un cri de joie collectif rompt le silence du stade Bauer. Les joueurs du Red Star se congratulent. La victoire n’a pas été évidente mais l’essentiel est là. Le groupe de Vincent Bordot tient ses précieux trois points. Opposé à une formation lyonnaise beaucoup plus coriace que sa place de lanterne rouge ne laissait présager, le Red Star a fait preuve de caractère pour poursuivre sa remontée au classement.


Bizet sans trembler


Sûrement un peu émoussés par le rythme endiablé du mois de novembre, les Franciliens ont mis un peu de temps à rentrer dans la rencontre. Les coéquipiers de Cheikh Ndoye ont d’abord laissé le contrôle du ballon aux Sang et Or, sans pour autant être inquiétés défensivement. Après une première demi-heure hachée, les joueurs de l’Étoile Rouge sont montés peu à peu en régime. Après une belle combinaison à trois avec Roye et Gomel, Maxime Sivis parvient à s’infiltrer dans la surface de réparation lyonnaise, mais sa frappe n’inquiète pas Hautebois (28’). Puis, c’est au tour de Cheikh Ndoye de tenter sa chance des 25 mètres, sans plus de succès (0-0, 32’).


Au fil des minutes, les Audoniens commencent à prendre le dessus au milieu de terrain. Très actif, Jimmy Roye montre la voie. À la demi-heure de jeu, l’ancien niortais distille une belle ouverture côté droit pour Benjamin Gomel. L’ailier prend le dessus sur Jordan Pierre-Charles, puis s’écroule dans la surface. Pénalty. Une aubaine juste avant la mi-temps pour les Vert et Blanc. Nathan Bizet ne se fait pas prier pour prendre à contre-pied Hautebois et permettre au Red Star de rentrer au vestiaire en tête. L’avant-centre francilien marque-là son troisième but de la saison.


Des jambes lourdes et une victoire au bout


Nathan Bizet aurait d’ailleurs pu s’offrir un doublé si il n’avait pas manqué son face-à-face avec le gardien rhodanien en début de seconde mi-temps. Parfaitement lancé en profondeur par l’inévitable Jimmy Roye, l’ancien attaquant dunkerquois bute sur le montant de la cage de Maxime Hautebois (57’). Ce loupé sera la dernière occasion de la partie. 


Crédit photo : Martin Rigaud-Pezzoni


La fin de match est un peu plus laborieuse. De nombreux joueurs, comme Damien Durand, Djiman Koukou ou Benjamin Gomel, font preuve de manque de lucidité et d’approximations techniques. En effet, le Red Star dispute face au SC Lyon son troisième match en une semaine. Et tout cela avec un onze sensiblement similaire. Pourtant, cette baisse de rythme logique n’empêche pas les Vert et Blanc de bien cadenasser la fin de rencontre et de s’assurer, sans crainte, la victoire 1-0. 


L’Étoile Rouge s’immisce sur le podium 


Ce succès primordial permet de confirmer le succès clinquant d’il y a trois jours sur la pelouse de Bourg (0-4). En forme depuis le début du mois d’octobre, les Franciliens maintiennent cette dynamique positive. Avec cinq victoires et un nul lors des sept dernières rencontres, le Red Star réintègre le haut du classement de National. Actuellement seconds avec un match en moins que le leader Bastia, les Audoniens ont rattrapé leur début de saison manqué. 


Les joueurs de Vincent Bordot ont d’ailleurs décidé de dédier ce retour en forme aux supporters de l’Étoile Rouge. Privés de stade à cause de l’épidémie, les Red Star Fans n’ont pas oublié d’apporter leur soutien aux joueurs en installant une bâche « Toujours derrière vous » devant la tribune Rino della Negra. Après la traditionnelle discussion au centre du terrain, les joueurs se sont rassemblés devant la bâche pour une photo souvenir. Une façon d’offrir leur succès au douzième homme manquant.


samedi 7 novembre 2020

LE RED STAR CHUTE À SAINT-BRIEUC (1-0)

Pour son premier match d'après confinement 2.0 et devant des tribunes vides, le Red Star rentre bredouille de Bretagne malgré une très nette domination.

Crédit photo : Dylan Le Mée

Un match à sens unique, voilà comment on pourrait résumer la performance du Red Star à Saint-Brieuc. Seulement, les Audoniens viennent de concéder leur quatrième défaite de la saison, 1-0, sur un contre éclair mené par Zana Allée et conclut par le capitaine et latéral droit briochin, James Le Marer (1-0, 28'). La seule occasion briochine du match.


Les hommes de Vincent Bordot n'ont pas été vernis. Gomel, très remuant en première période, est tombé sur un Cheikh N'Diaye, doublure habituel de Pattier, encore très fringant du haut de ses 35 ans. A quatre reprises en première période (7', 19', 24' et 25'), le portier Sénégalais remportait son duel face au milieu offensif audonien. Et quand ce n'était pas le gardien adverse, c'était l'homme en noir. L'arbitre refusait d'abord une frappe de Gomel que N'Diaye arrêtait sur la ligne puis un second but pour un hors jeu de position sur une touche jouée rapidement. Ce qui déclenchait la colère du staff et joueurs audoniens pendant le match et de Vincent Bordot, en conférence d'après match.Le Red Star regrettera de ne pas avoir concrétisé ses 60% de possession à la mi-temps puisque la seconde sera moins en leur faveur.


Les Briochins resserrèrent leurs lignes défensives et Gomel et Durand, sur les côtés, avaient moins de liberté pour créer le danger devant le but. Mais les affaires franciliennes se corsaient quand Baye Ndoye voyait rouge pour un mauvais geste au visage de Le Marer (69'). Pourtant réduits à 10, les Audoniens ne baissaient pas le rythme et continuaient d'appuyer pour faire sauter le verrou briochin. Vincent Bordot sortait même sa carte spéciale, Cheikh Ndoye, qui disputait ses premières minutes avec son nouveau club. Entré en pointe, l'ancien joueur d'Angers n'était pas loin d'égaliser sur un corner dévié au premier poteau sorti par N'Diaye (82'). La dernière occasion était pour Bizet, mais sa tête était sortie à nouveau par N'Diaye (93'), décidément infranchissable ce vendredi soir au Stade Fred-Aubert.


Des Audoniens fringants mais pas assez réalistes


La principale interrogation pour Vincent Bordot était de savoir si son équipe allait tenir le rythme après 24 jours sans jouer en raison des reports de matches pour Covid-19 (9 cas positifs dans l'effectif). La réponse est oui. Elle a même donné l'impression de ne jamais avoir coupé, dixit le coach après le match. Dominatrice et séduisante, grâce à Roye, en sentinelle qui distribuait le jeu sur ses ailiers, Gomel et Durand, très incisifs en première période, il n'a manqué que l'efficacité devant le but. Et même réduits à 10, les Audoniens avaient encore les jambes pour faire trembler les supporters briochins devant leur écran, huis clos oblige.


La bonne dynamique – trois victoires et un nul – n'a pas résisté à la coupure, si ce n'est dans le jeu. Et ce sera un bon point d'appui pour Vincent Bordot et ses hommes afin de rebondir au plus vite, dès mardi, contre Bourg-Peronnas. Parce que oui, avec six matches en trois semaines, le Red Star va vivre à un rythme européen en se déplaçant aux quatre coins de la France. Pendant cette période, engranger le maximum de points pour recoller au wagon de tête sera une bonne idée. Une période sûrement à gérer sans son gardien titulaire, Paul Charruau, sorti au bout de 12 minutes de jeu et qui souffrirait d'une entorse à l'épaule.


« A 12 contre 11, c'est plus dur »


La réaction du coach audonien, Vincent Bordot, en conférence de presse d'après-match : « Ce ne sont pas des regrets... A 12 contre 11, c'est plus dur déjà. En première mi-temps, on doit en mettre au moins trois. On a deux buts refusés, je ne sais pas où il (l'arbitre) a vu ça, deux arrêts du gardien très importants et une maladresse de mon joueur (Gomel) à 7 mètres du but sans gardien. En deuxième mi-temps, on perd le fil même si je pense qu'on avait encore la place pour marquer. J'en parle rarement sur des trucs comme ça mais l'arbitrage c'est très limite. L'arbitre joue un rôle important dans le match, il n'a pas à le faire. Quand on a des arbitres qui se prennent pour des cadors parce qu'ils ont juste un sifflet et une tenue différente des deux équipes, c'est grave. Faut pas qu'ils s'étonnent qu'un jour cela soit limite. L'énervement ne vient pas comme ça, même si on doit être maître de notre tempérament sur certaines phases. Il a fait énerver les deux équipes. On peut être énervé par le résultat même si je pense qu'on a réalisé de bonnes choses. Mais il faut qu'on rebondisse pour repartir sur une série. Mais c'est dur à encaisser. Ils ont une frappe en première mi-temps quand on en a six ou sept. C'est le lot des équipes qui montent, qui mettent de l'énergie et ont un peu de baraka. Ca ne durera pas longtemps comme ça pour eux. On savait que le manque de temps nous ferait défaut sur certaines périodes du match où on aurait moins de gaz. Je leur avait dit de reprendre le fil du match mentalement. Mais je pense qu'on, avait le gaz d'une équipe qui avait joué le week-end d'avant. On a mis beaucoup d'intensité, de jeu, de course sur la première période.»


Article de Dylan le Mée

US CRÉTEIL : UN PETIT POINT AU GOÛT AMER

Dominateur et en supériorité numérique, Créteil s’est fait rejoindre dans les derniers instants face au Mans et concède un nul frustrant, 1-1.

Crédit photo : Martin Rigaud-Pezzoni


« C’est vraiment dommage… nous sommes déçus » soupire Manuel Ramos en début de conférence de presse d’après-match. L’adjoint de Carlos Secretario peut avoir des regrets. Bien qu’auteur d’une prestation collective aboutie, son équipe vient de perdre deux points en toute fin de match face au Mans (1-1). 


Pourtant tout semblait bien parti pour l’US Créteil. Dès la 8ème minute, Kévin Farade trouve le chemin des filets mais le but est logiquement refusé pour un hors-jeu de Pancrate. Moins de cinq minutes plus tard, c’est Kévin Bru qui voit sa tête repoussée par le poteau manceau. Le match des hommes de Carlos Secretario est lancé. 


Bien en place, ils parviennent à mettre en difficulté la défense du Mans grâce à des transitions offensives très tranchantes. Les Cristoliens dictent véritablement le tempo de cette première période. Et leurs efforts sont récompensés à la demi-heure par Kévin Farade (1-0, 29’). Près du poteau de corner, Kevin Bru adresse un centre millimétré à l’ancien buteur de Bobigny, étrangement seul au six mètres. Farade ne laisse pas passer l’occasion et fusille le portier manceau d’une tête piquée à bout portant. Cette ouverture du score récompense une première période maîtrisée de bout en bout. 


Un manque de réalisme qui coûte cher


L’entame de seconde période est du même acabit. Peu en vue jusque-là, Abdelmalek Mokdad va manquer de peu l’occasion de doubler la mise. À la suite d’une frappe de Farade repoussée tant bien que mal par Pierre Patron, le milieu offensif algérien touche l’arrête extérieure du poteau à bout portant (47’)… Une dizaine de minutes plus tard, le même Mokdad, bien décalé par Pancrate, ne parvient pas à négocier convenablement une supériorité numérique en contre… Puis c’est au tour de Farade de se montrer trop gourmand au coeur de la surface mancelle (62’). 


À dix minutes du terme, le nouvel entrant manceau, Victor Glaentzin, est expulsé pour une vilaine semelle sur Belkouche (1-0, 81’). Malgré cette supériorité numérique, les nombreuses opportunités « gâchées » par les Cristoliens les laissent à portée de main d’un retour des joueurs de Didier Ollé-Nicolle. Jusque-là inoffensif, hormis sur une frappe de Gopé, Le Mans va étonnamment réagir à dix contre onze. 


Après un arrêt réflexe de Sébastien Véron devant Félix Tomi, Julien Bègue est fauché dans la surface par un joueur de l’USCL. Monsieur Rosier, l’arbitre du soir, indique logiquement le pénalty qui est bien transformé par Bendjaloud Youssouf (1-1, 85’). Créteil peut se mordre les doigts. Malgré une dernière tentative vaine d’Abdelmalek Mokdad dans les arrêts de jeu, les Franciliens voient s’échapper une victoire qui leur tendait les bras.


Des raisons d’espérer


Ce résultat frustrant ne doit pas effacer les nombreux motifs de satisfaction. Les coéquipiers de Sébastien Véron se sont montrés particulièrement dangereux tout en cadrant efficacement la formation du Mans. Ils ont notamment empêché Maxime Bernauer d’alimenter les attaquants sarthois grâce à un bloc compact et un pressing efficace. 


Manuel Ramos ne s’y trompe pas. Selon lui, la prestation de ses joueurs est l’une des meilleures de la saison dans le contenu. C’est sur ces fondations que l’équipe cristolienne devra s’appuyer la semaine prochaine sur la pelouse de Bourg-en-Bresse. Troisième de National, sans match en retard, les joueurs de Secretario devront impérativement prendre des points en terre burgienne pour rester au contact du wagon de tête.

samedi 26 septembre 2020

UN NOUVEAU DÉPART POUR LE RED STAR ?

Devant ses supporters, le Red Star a décroché sa première victoire de la saison face à Concarneau, 2-0, et quitte la zone rouge. Des progrès ont été entrevus du côté des hommes de Vincent Bordot. Assez pour se rassurer ?

Le doigt pointé vers la tribune Rino della Negra, Damien Durand embrasse rageusement l’écusson à l’Étoile Rouge. Sa frappe à ras-de-terre vient de tromper Vincent Viot dans les ultimes minutes de la rencontre. La victoire 2-0 est scellée. L’attaquant du Red Star, accompagné de ses coéquipiers, exulte sous les traditionnels jets de bière de la centaine de supporters présents ce vendredi.

Le changement c'est maintenant

Ce succès maîtrisé fait le plus grand bien aux joueurs franciliens. Dix-huitièmes et derniers de National - avec deux matchs en retard - à l’entame de cette 7ème journée, ils étaient toujours à la recherche de leur premier succès. Mis sous pression par les mauvais résultats, Vincent Bordot se savait attendu au tournant face à Concarneau. Des choix forts avaient été tranchés par le coach audonien en ce qui concerne les hommes et le dispositif tactique alignés. Jimmy Roye, capitaine de la saison passée, avait été laissé sur le banc, tandis que les deux recrues Pollet et De Almeida ont été mises à la disposition de la réserve. Mais le vrai changement concerne la réorganisation tactique du Red Star. Habitué depuis le début de la saison à évoluer dans un 3-4-3 qui n’a pas porté ses fruits, Bordot a changé son fusil d’épaule ce vendredi en revenant à un 4-3-3 plus classique.

4-3-3 : une stabilité retrouvée

Étrangement - ou non - le Red Star a livré sa meilleure prestation depuis le début de saison. Davantage équilibrés sur toutes les lignes, les Audoniens ont maîtrisé collectivement la rencontre de bout en bout. Seul quelques erreurs individuelles ont permis aux joueurs de Concarneau de s’infiltrer dans les trente derniers mètres audoniens… sans pour autant inquiéter le gardien Paul Charruau. Cette solidité retrouvée va de paire avec un changement d’attitude notable. Plus agressifs sur le porteur de balle, les Vert et Blanc n’ont pas mâché leur effort tout au long de la rencontre. À l’image de l’avant-centre Koïta qui a été précieux par son altruisme. Notamment pour déclencher le pressing collectif ou faire jouer ses coéquipiers.

Soir de première pour Benjamin Gomel

Le changement de dispositif tactique a également permis de trouver des circuits de passes qui ont mis en lumière les deux ailiers Benjamin Gomel et Damien Durand. Extrêmement complémentaire, l’association Sivis - Michel - Gomel a eu tendance à faire basculer le jeu à droite en première mi-temps. D’ailleurs, Benjamin Gomel est l’une des satisfactions de la soirée. Recruté il y a trois semaines en provenance de la réserve lensoise, le jeune attaquant s’est montré à son avantage face à Concarneau. Contrairement à sa première sortie sous le maillot de l’Étoile Rouge, le nordiste a été juste techniquement et combatif dans l’état d’esprit. Sûrement davantage en jambe, il a souvent permuté avec Diego Michel pour faire parler sa vision de jeu au poste de milieu relayeur. Après un but refusé pour une faute peu évidente (29’), Benjamin Gomel a repris un centre de Durand pour ouvrir le score juste avant la mi-temps. Un soulagement pour les Vert et Blanc qui tenaient le ballon mais se procuraient trop peu de situations dangereuses.

Damien Durand le détonateur

Galvanisés par cette ouverture du score, les partenaires du capitaine Édouard Daillet ont eu plusieurs fois l’occasion de creuser l’écart en seconde période… sans succès. Serein de bout en bout, le Red Star a attendu la toute fin de la rencontre pour définitivement tuer le suspens grâce à la nouvelle coqueluche du stade Bauer, Damien Durand (2-0, 89’) ! Moins esseulé offensivement qu’à l’accoutumé, l’ancien attaquant de Sainte-Geneviève a été - à nouveau - très en vu sur le terrain. Avec un but, une passe décisive et un face-à-face manqué de peu, Durand confirme qu’il est l’arme offensive numéro un de ce début de saison. Les supporters ne s’y trompent pas. À plusieurs reprises, pendant et après la rencontre, le nom de Durand a été scandé par la Rino.

Une saison enfin lancée ?

Les pistes d’amélioration sont encore nombreuses pour Vincent Bordot et son staff mais ce premier succès de la saison a de quoi leur mettre un peu de baume au coeur. Le Red Star n’avait plus connu les trois points depuis février dernier et un succès à domicile contre Laval, 1-0. C’est d’ailleurs sur la pelouse du leader lavalois que les audoniens se déplaceront la semaine prochaine pour confirmer les progrès entrevus vendredi soir.

jeudi 16 avril 2020

FOOTBALL ET CONFINEMENT : COMMENT LES CLUBS FRANCILIENS CULTIVENT LE LIEN SOCIAL

À l’heure du confinement, le monde du football francilien s’organise pour tenter de garder le contact avec ses adhérents. Partout des initiatives innovantes voient le jour.

Stade Jean-Bouin (Taverny)

Des terrains déserts, des tribunes vides et des milliers de Franciliens privés de leur passion depuis plus d’un mois. Comme pour le reste de la planète, l’épidémie de coronavirus n’a pas épargné le monde du football. À l’arrêt depuis plus d’un mois, le président de la Fédération Française de Football, Noël Le Graët a ordonné l’arrêt des compétitions amateurs ce jeudi 16 avril. Les conséquences sportives et économiques de cette interruption des compétitions risquent d’être dévastatrices à tous les échelons du football français. Ce que l’on sait moins, c’est que le rôle social du football est également mis à mal par l’épidémie.

Selon le président de la Ligue Paris-Île-de-France, Jamel Sandjak, l’instauration du confinement et l’arrêt des pratiques sportives en club est « une catastrophe sur le plan socio-éducatif ». Pour bon nombre de jeunes en difficultés, le football est un lieu de sociabilisation. Un lieu de rencontres, de défoulement, où l’on partage une même passion. Un échappatoire à l’environnement familial quotidien.

Inquiets de voir le confinement rompre ce lien social, de nombreux clubs franciliens ont mis en place différentes initiatives afin de maintenir le contact avec leurs licenciés.

Des éducateurs sportifs, mais pas que…

La première préoccupation des clubs porte sur l’aspect sportif. Longtemps dans le flou, les équipes franciliennes savent depuis ce jeudi qu’elles ne reprendront pas la compétition avant septembre prochain. Pourtant, elles se doivent de maintenir leurs joueurs en forme. Selon le directeur sportif du Cosmo Taverny, Didier Baisnée, « la quasi-totalité des éducateurs sont en relation permanente avec les adolescents ». Il constate également que les joueurs sont extrêmement demandeurs de conseils « afin de savoir ce qu’ils peuvent faire chez eux ».

À l’image des éducateurs de Taverny, les coachs des clubs franciliens envoient des programmes d’entretien individualisés avec des exercices reproductibles à la maison. Essentiellement basés sur du renforcement musculaire ou du « cardio », ces séances à distance peuvent ensuite être partagées entre les différents membres de l’équipe sur des messageries en ligne comme WhatsApp. Le but étant de garder le contact tout en créant une émulation positive au sein du groupe.


Stade Jean-Bouin (Taverny)

Le rôle des éducateurs va souvent plus loin que le seul aspect sportif. Le football n’est pas l’unique finalité de leur action, mais un outil qui permet de socialiser et de former les individus. Il est donc primordiale que les éducateurs mènent « une pédagogie active permanente envers les plus jeunes » estime Didier Baisnée. Beaucoup tentent ainsi de changer les idées des apprentis footballeurs, pour qui le confinement est plus difficile, avec des petites activités pratiques et ludiques. Le directeur sportif du Cosmo Taverny, Didier Baisnée, assure que les clubs sont conscients que le confinement se vit différemment « entre un jeune dont les parents ont un pavillon avec un grand jardin, qui peut aller s’aérer, et un jeune qui est confiné dans un petit appartement avec de nombreux frères et soeurs, où il n’est pas toujours évident de s’isoler ».

Mamoudou Siby, où l’art de mêler le ludique au pédagogique

Aidés par les réseaux sociaux, les éducateurs peuvent compenser l’absence de contacts physiques par des « interactions numériques ». C’est le cas de Mamoudou Siby, éducateur U12 à Boissy-Saint-Léger. Le jeune homme a créé un tournoi de questions-réponses en ligne sur l’histoire des grands clubs de football européens avec ses jeunes joueurs. Chaque jour des quizz sont organisées par appel vidéo sur Snapchat. « Les jeunes s’affrontent en duel sur un club particulier, ils doivent faire des recherches sur internet, et après je les appelle et leur pose des questions sur l’histoire de ce club » explique l’éducateur du Boissy FC.

L’objectif était à la fois de conserver un lien social avec les jeunes, mais également de se servir du confinement à de fins pédagogiques et éducatives. Bien qu’il concède ne pas pouvoir se substituer à l’école, Mamoudou voit cette initiative « comme un petit cours » pour ces joueurs.

Cette volonté de transmettre apparait comme un leitmotiv pour ce grand passionné de l’histoire du football et du championnat italien. Selon lui, « la nouvelle génération est différente de la précédente, elle s’intéresse uniquement aux clubs où il y a des stars comme le Barça ou la Juve… Il y a des équipes qu’ils ne connaissaient pas comme par exemple le Borussia Mönchengladbach ».


Mamoudou Siby, éducateur du Boissy FC

Retransmis en direct sur Snapchat, les duels ont rapidement fait de nouveaux adeptes. « J’ai eu beaucoup des nouvelles demandes de la part d’enfants qui ont assisté au tournoi ». Face à l’enthousiasme général, Mamoudou Siby a décidé de relancer le concept cette semaine avec des questions portant sur les vainqueurs du ballon d’or.

« Je suis même en train de réfléchir à intégrer les parents. Hier, l’un d’eux assistait à la finale. J’ai parlé avec lui à la fin et il m’a dit qu’il avait vraiment aimé le concept… même s’il n’était pas très content, parce que son fils avait perdu ! (rire) ». Conscient de l’engouement suscité, le jeune coach n’oublie pas de saluer l’attitude de son président qui lui a donné « carte blanche » pour mener à bien ce projet.


« Le football a cette capacité à se retrouver sur un projet commun »

Ces initiatives individuelles nombreuses sont souvent accompagnées par des projets éducatifs menés à l’échelle des clubs. C’est le cas de la Jeanne d’Arc Drancy qui a mis en ligne un « livre de confinement » spécialement pour ces adhérents. Ce document téléchargeable de 25 pages a pour but d’assurer une continuité pédagogique à l’aide d’exercice variés pour petits et grands. Et cela toujours en lien avec le club. Ces mots-fléchés, compréhensions de texte et autres exercices mathématiques sont personnalisés avec les noms et les photos des différents éducateurs et adhérents de la JA Drancy. Un moyen pour que les plus jeunes conservent un lien à distance avec le club, tout en apportant un côté éducatif et ludique.


À Taverny, Didier Baisnée souligne cette initiative du club de Seine-Saint-Denis. « L’avantage du football, c’est qu’il a cette capacité à pouvoir se retrouver sur un projet commun… C’est primordiale durant cette catastrophe sanitaire ». De son côté, il vante le travail tout au long de l’année des jeunes en contrat volontaire civique. Âgés de 18 à 25 ans, ils se mettent à la disposition des enfants du club pour l’aide au devoir, en complément des entraînements qu’ils délivrent. Bien que ce soutien scolaire s’interrompt durant la quarantaine, les liens noués tout au long de l’année peuvent permettre d’aider les jeunes licenciés à surmonter cette crise. Ces derniers ont la possibilité à tout instant de contacter l’éducateur en contrat volontaire civique pour faire part de leurs préoccupations du moment. Cette initiative instaurée par la fédération française de football depuis plus de cinq ans participe à entretenir un esprit solidaire entre les licenciés.

Martelé depuis le début de l’épidémie, la « distanciation sociale » ne signifie pas l’arrêt des rapports sociaux. Au contraire. Tout en n'occultant pas le respect des "distances physiques", il est primordial d'accroître la proximité des relations entre les individus. « C’est en consolidant ce lien social que l’on pourra faire face à cette épidémie » plaide Didier Baisnée. À leur simple niveau, les clubs de football francilien tentent de réinventer des manières de lutter contre l’isolement lié au confinement. Peut-être une voie à suivre à plus large échelle et à long terme.